Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 22/09/1994
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville, sur sa décision d'ouverture de centres spécialisés dans la distribution de méthadone. Elle lui demande de lui préciser le nombre de centres qui seront effectivement ouverts d'ici la fin de l'année, le nombre de places pour chacun d'entre eux et la localisation de chaque centre. Elle lui demande également de lui communiquer le bilan de l'action des centres fonctionnant actuellement, les perspectives offertes par l'expérience du fonctionnement de ces centres. Elle lui demande si ce premier bilan lui permet de définir de façon plus précise et pour les années à venir l'utilisation de la méthadone comme moyen d'action contre le développement de la drogue.
- page 2277
Réponse du ministère : Affaires sociales publiée le 02/03/1995
Réponse. - 46 centres de soins aux toxicomanes ont bénéficié d'une autorisation et des financements nécessaires pour prescrire et délivrer de la méthadone à certains toxicomanes. Ces centres disposent de 1 695 capacités de prescription de ce médicament. Compte tenu des délais de mise en place (locaux, recherche des personnels, etc.), 37 unités de prescription, correspondant à 1 375 places, étaient effectivement ouvertes au 16 janvier 1995. Les unités déjà ouvertes sont ainsi localisées : Nice : 25 places - Marseille : 25 places - Nîmes : 25 places - Toulouse : 2 unités de 25 places - Bordeaux : 50 places - Montpellier : 50 places - Tours : 20 places - Grenoble : 50 places - Orléans : 25 places - Angers : 25 places - Nancy : 25 places - Lille : 50 places - Creil : 25 places - Clermont-Ferrand : 25 places - Bayonne : 25 places - Perpignan : 25 places - Strasbourg : 50 places - Lyon : 1 unité de 50 places et 2 unités de 25 places - Paris : 6 unités de 50 places, une de 40 et une de 35 - Rouen : 50 places - Hyères : 50 places - Avignon : 30 places - Evry : 30 places - Etampes : 20 places - Bagneux : 50 places - Villeneuve-la-Garenne : 25 places - Issy-les-Moulineaux : 25 places. 9 centres sont encore en cours d'ouverture à Marseille (50 et 20 places), Mulhouse (50 places), Annecy (25 places), Annemasse (25 places), Paris (25 places), Mantes-la-Jolie (50 places), Gennevilliers (25 places) et Créteil (50 places). Un suivi de tous les patients bénéficiant de ce traitement a été mis en place en mars 1994. Il est réalisé par l'INSERM, par le biais de questionnaires lors du début du traitement, au cours du traitement tous les 6 mois, à la fin du traitement, puis un an après lorsque les informations sont disponibles. Les premiers résultats fournis par l'INSERM, sur une période courte, de mars à novembre 1994, montrent que tous les patients bénéficiant de ce traitement présentent, globalement, des difficultés majeures sur le plan social, somatique et psychiatrique. Le traitement de 111 patients sur une période moyenne de 26 mois montre une amélioration des facteurs de comorbidité (suivi somatique de pathologies infectieuses effectif, diminution des symptômes dépressifs et d'anxiété) accompagnée d'une diminution notable des consommations d'autres produits (alcool, benzodiazépine, cocaïne et autres opiacées). Dans ce contexte, le dispositif de prescription et de délivrance de la méthadone va évoluer pour en faciliter l'accès aux toxicomanes qui relèvent de cette modalité de traitement. Désormais, tous les centres spécialisés de soins aux toxicomanes pourront prescrire et délivrer de la méthadone. Dans un proche avenir, à la suite de l'autorisation de mise sur le marché de ce médicament, un dispositif à la fois souple et rigoureux permettra d'associer les médecins généralistes à ce traitement. La première phase du traitement sera maintenue en centre spécialisé, composé d'équipes pluridisciplinaires qui apporteront toutes les prestations nécessaires à chaque patient. Quand le patient aura retrouvé un équilibre personnel, sans consommation d'autres produits et avec des conditions sociales favorables, le médecin du centre poura lui proposer d'être suivi par son médecin de ville. Celui-ci devra être contacté par le médecin du centre pour organiser la suite du traitement. Le patient ne pourra aller se faire renouveler ses prescriptions de méthadone qu'auprès de ce seul médecin qui aura donné son accord et pourra bénéficier d'une formation adaptée. Le pharmacien d'officine devra être contacté par le médecin de ville et pourra également bénéficier d'une formation spécifique. Cette dispensation sera modulée en fonction de chaque situation : elle pourra être quotidienne, notamment en début de traitement en ville puis, si nécessaire, bi ou tri-hebdomadaire et éventuellement hebdomadaire. Ces conditions seront précisées par le médecin de ville qui établit l'ordonnance sur carnet à souches pour une durée ne pouvant excéder 7 jours. En cas de problème, le patient pourra être réorienté vers le centre spécialisé de soins aux toxicomanes. ; le médecin de ville et pourra également bénéficier d'une formation spécifique. Cette dispensation sera modulée en fonction de chaque situation : elle pourra être quotidienne, notamment en début de traitement en ville puis, si nécessaire, bi ou tri-hebdomadaire et éventuellement hebdomadaire. Ces conditions seront précisées par le médecin de ville qui établit l'ordonnance sur carnet à souches pour une durée ne pouvant excéder 7 jours. En cas de problème, le patient pourra être réorienté vers le centre spécialisé de soins aux toxicomanes.
- page 493
Page mise à jour le