Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 01/09/1994
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur les conséquences pour l'emploi et les productions nationales en Dordogne que ne manquerait pas d'avoir la vente par Saint-Gobain à des sociétés étrangères de la Cellulose du Pin et des Papeteries Condat. Elle lui fait remarquer que la vente au groupe irlandais Jefferson Smurfit ayant ses activités aux USA se traduirait par une remise des 30 000 emplois liés à la sylviculture, bûcheronnage, sciage, transformation du bois, d'un savoir-faire exceptionnel des travailleurs des " bois et papier ", d'un potentiel industriel de la région Aquitaine. Elle lui demande de lui faire connaître de toute urgence les mesures qu'envisage de prendre le Gouvernement pour s'opposer à ces projets de vente et garantir les emplois, les activités liées au bois et papier et l'intérêt national présenté par la filière en Dordogne et en Aquitaine.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 19/01/1995
Réponse. - Le groupe Saint-Gobain avait annoncé son intention de se séparer de ses activités considérées comme non stratégiques pour conforter ses positions dans les secteurs où sa domination internationale lui permettait d'en assurer la pérennité et le développement. Il a ainsi cédé sa branche papier-bois, les différentes productions étant reprises par des groupes souvent leaders sur leurs marchés : son activité dans le secteur du panneau a été reprise par le groupe autrichien Egger, l'unité de pâte à papier de Tartas par les groupes canadiens Cascades et Tembec. Le groupe irlandais Jefferson Smurfit, vingt-quatrième groupe papetier mondial et septième européen, vient de racheter l'ensemble des activités regroupées au sein de La Cellulose du Pin. Ces cessions, bien que réalisées dans un contexte économique très dégradé, se sont faites dans un souci de stratégie industrielle cohérente, les synergies présentées par les regroupements opérés étant toujours importantes. L'intégration de La Cellulose du Pin dans le groupe Smurfit est une opération qui présente, sur le plan industriel, des aspects positifs. Le groupe Smurfit, présent sur les principaux marchés européens, était faiblement implanté sur le territoire français et ne produisait pas de papier kraft en Europe. A l'inverse, La Cellulose du Pin, leader français, ne disposait que d'une présence discrète en Italie du Nord pour l'activité carton et en Espagne pour la sacherie, Par ailleurs, son usine de facture est un des principaux sites européens de production de kraft. Désormais, le nouvel ensemble a acquis une place de leader en Europe sur le marché du papier d'emballage, où il détient 9,4 p. 100 du marché du carton ondulé, alors que son premier concurrent, Svenska Cellulosa, ne possède que 7,5 p. 100 du marché. Cette position est un gage certain de développements futurs, qui seuls peuvent garantir des sites et des emplois qui y sont attachés. Les pouvoirs publics, quant à eux, conscients des graves perturbations qui ont touché récemment l'ensemble de la filière bois et de l'importance de la qualité et de la compétitivité de l'amont forestier, ont décidé la mise en oeuvre d'un programme global et régionalisé pour améliorer l'approvisionnement en bois des industries de première transformation.
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