Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - RI) publiée le 25/08/1994
M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'économie s'il estime que l'indice des prix est encore fiable. En effet, on constate d'un côté que de très nombreux prix baissent et pourtant l'inflation, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), reste positive. Le même institut estime que la hausse des prix s'est accélérée, ce qui encourage la volonté de la Banque de France à juguler cette tendance. Il semble que l'instrument de mesure n'est pas parfait, présente de nombreuses lacunes et ne permet pas de suivre immédiatement le changement de comportement des consommateurs. Le moment ne serait-il pas venu de créer d'autres indicateurs qui permettraient une meilleure appréciation de la réalité économique ?
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Réponse du ministère : Économie publiée le 13/10/1994
Réponse. - L'indice des prix présente un degré satisfaisant de fiabilité, d'autant qu'il a encore fait l'objet début 1993 d'améliorations lui permettant de couvrir l'ensemble des ménages et 93 p. 100 du champ de la consommation. De plus, il prend maintenant en compte tous les rabais, promotions et soldes profitant aux consommateurs. Certes, aucun instrument de mesure n'est parfait : la marge d'erreur de l'indice sur l'évolution annuelle des prix est évaluée à 0,1 p. 100. Mais l'indice des prix de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) est considéré comme un des plus fiables de la Communauté européenne, et toute amélioration notable de sa précision passerait par une augmentation sensible du nombre des relevés de prix et serait donc très coûteuse. Comme le relève l'honorable parlementaire, on a observé en 1993 des baisses de prix. Celles-ci apparaissent bien dans l'indice des prix de l'INSEE : on constate pour cette année par exemple des diminutions de prix de 7,3 p. 100 pour le matériel vidéo, de 4,6 p. 100 pour les téléviseurs, de 2,4 p. 100 pour les jeux et jouets ou de 2,3 p. 100 pour les vêtements de sport. Si l'indice d'ensemble a progressé de 2,1 p. 100 en 1993 - en hausse au demeurant très faible comparativement aux évolutions des 20 dernières années - c'est que parallèlement des augmentations continuaient d'être observées sur d'autres postes, et notamment sur des services (p 5,9 p. 100 sur la réparation automobile ou p 8,3 p. 100 sur l'eau et le chauffage urbain). Par ailleurs, l'indice de l'INSEE fait clairement apparaître une décélération des prix dont le glissement sur 12 mois est de 1,7 p. 100 fin août. Ce rythme très modéré, un des plus bas de la Communauté européenne, a vraisemblablement contribué à la baisse de plus de moitié des taux d'intérêt à court terme depuis dix-huit mois.
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