Question de M. DELEVOYE Jean-Paul (Pas-de-Calais - RPR) publiée le 04/08/1994
M. Jean-Paul Delevoye remercie M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche de lui préciser les perspectives de son action ministérielle quant à la formation des médecins généralistes. La loi no 82-1098 du 23 décembre 1982, portant organisation des troisièmes cycles des études médicales, répondait à la résolution 77/30 du comité des ministres du conseil de l'Europe en créant une filière spécifique de formation à la médecine générale, en évoquant la possibilité de stages extra-hospitaliers et en ouvrant la voie à une filière universitaire de médecine générale. Cette réforme était apparue comme une avancée importante afin que les futurs généralistes reçoivent un enseignement et une formation adaptés à leur existence en milieu ambulatoire. Or, à ce jour, aucune mesure n'a été prise pour organiser, conformément à la directive européenne d'avril 1993, un stage long, encadré et responsable au cabinet d'un praticien de médecine générale pour les étudiants en fin de formation dans cette discipline. De plus, moins de la moitié des UFR sont pourvues d'un professeur ou d'un maître de conférence associé de médecine générale, alors qu'aucune création de poste ni transfert ne sont prévus à court et moyen terme. Il le remercie de lui indiquer sa position à cet égard et de lui préciser les mesures qu'il compte prendre pour que la médecine générale dispose des moyens de recherche et d'enseignement nécessaires au développement de sa discipline.
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Réponse du ministère : Enseignement supérieur publiée le 03/11/1994
Réponse. - Un effort particulier pour l'enseignement de la médecine générale est entrepris par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche en liaison avec le ministère de la santé, avec l'appui de la conférence des doyens. Cet effort porte sur les différents niveaux des études médicales. Au niveau du premier cycle, le module de sciences humaines et sociales dont le coefficient doit désormais être supérieur à 20 p. 100 des coefficients aux épreuves de fin de première année permettra d'attirer vers la médecine des étudiants ayant une formation plus littéraire ou économique qu'auparavant. Les enseignements assurés dans le cadre de ce module mettront l'accent sur la dimension humaine de l'exercice de la médecine et tendront à développer les qualités relationnelles des fururs médecins et particulièrement des futurs généralistes. Au niveau du deuxième cycle, l'enseignement de la médecine générale sera inscrit comme une priorité. Son organisation sera confiée au coordonnateur universitaire du résidanat. Les programmes seront élaborés avec l'aide des médecins généralistes occupant des postes d'enseignants associés ou vacataires. A cet effet chaque unité de formation et de recherche (UFR) médicale bénéficiera dès cette année de 500 heures de vacations, dont la destination sera précisée aux présidents d'université concernés. Il sera demandé que tous les enseignements de spécialités prennent en compte la dimension de la médecine générale et que chaque UFR organise des séminaires d'enseignement obligatoires sur les principaux thèmes de société auxquels sont confrontés les médecins généralistes. Au niveau du troisième cycle, le coordonnateur universitaire de la médecine générale définira avec l'aide des médecins généralistes associés ou vacataires, les programmes des enseignements théoriques, et veillera à la qualité des stages pratiques de résidanat. Par ailleurs, les modalités de stage " en soins primaires " en hôpital général, dispensaire ou cabinets de groupe, sont actuellement à l'étude. Une attention toute particulière sera portée sur la qualité de l'encadrement des résidents au cours de ces stages professionnels. Pour ce qui concerne la création de postes de professeur associé ou de maître de conférences associé de médecine générale, il sera grandement tenu compte des demandes formulées par les présidents d'UFR.
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