Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 07/07/1994
M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de la culture et de la francophonie que la fête de la musique comporte, parallèlement à ses aspects positifs incontestables, des aspects très négatifs : meurtres, attaques de véhicules de transport public par des groupes en état d'ébriété, impossibilité de dormir jusqu'à une heure avancée de la nuit dans certains quartiers, avec les conséquences de ce bruit pour les enfants ou des personnes malades, circulation rendue difficile même pour les ambulances et voitures de police, etc. Compte tenu du bilan de la fête de la musique du 21 juin 1994, il lui demande s'il n'estime pas, en liaison avec les autres ministères concernés, et notamment le ministère de l'intérieur et celui de la santé, devoir entreprendre une réflexion à laquelle seraient associés les maires des grandes villes, pour prévenir, l'an prochain, les inconvénients, dangers et dommages enregistrés cette année lors de la fête de la musique.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 25/08/1994
Réponse. - Née de l'idée de célébrer les pratiques musicales dans la liberté des initiatives et la diversité des acteurs, la fête de la musique est désormais devenue, chaque 21 juin, un grand événement culturel, populaire et international. Sa réalisation, au-delà de l'action de coordination qu'exerce l'Etat, est aujourd'hui relayée par les collectivités locales et de nombreux partenaires privés. Chaque année, en raison de son succès considérable, la fête de la musique entraîne inévitablement, mais de façon très marginale, quelques désagréments regrettables qui ne présentent pas toutefois de caractère de gravité. A cet égard, il convient de ramener à leur juste place les épisodes dramatiques évoqués par l'honorable parlementaire. Sous réserve des enquêtes en cours, il n'est en particulier pas possible d'affirmer que les deux décès par morts violentes qui ont été constatés au cours de la nuit du 21 juin dernier avaient un rapport quelconque avec la fête de la musique. Traditionnellement, la fête de la musique revêt au contraire, dans l'immense majorité des manifestations auxquelles elle donne lieu, des comportements sereins dans une ambiance familiale et bon enfant. Il est vrai que la fête de la musique n'est pas exempte de risque de dérapage et d'une évolution qui pourrait dévoyer son idée d'origine. Soucieux de surveiller ce phénomène, l'Etat intervient précisément, autant qu'il le peut, pour coordonner les concerts et rappeler que cette fête vise avant tout à célébrer l'expression d'une véritable pratique artistique. Dans cet esprit, l'idée avancée par l'honorable parlementairee d'organiser une concertation avec les collectivités locales partenaires pourrait être utilement reprise, moins pour prévenir les dangers et les dommages qui s'attacheraient à la fête, que pour entreprendre une vaste réflexion sur les enjeux artistiques et culturels de cette grande manifestation.
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