Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 07/07/1994
M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche l'affirmation du directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida, rendue publique par un titre publié en grands caractères, sur toute la largeur d'une page du journal Le Monde du 24 juin 1994, que " certains chercheurs utilisent les médias pour passer outre à l'évaluation scientifique ". Il lui demande, puisque " certains chercheurs ne reculent devant rien pour parvenir à une reconnaissance médiatique ", selon le journaliste auteur de l'entretien précité, quelle va être son action pour combattre ce " système d'évaluation médiatique " et " l'émergence d'un contre-pouvoir médiatique, particulièrement télévisuel " qui permet à des scientifiques de " se servir de la télévision comme d'une contre-évaluation ".
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Réponse du ministère : Enseignement supérieur publiée le 29/09/1994
Réponse. - Il est clair que la diffusion des résultats de la recherche dont les chercheurs publics sont les auteurs ne doit pas avoir pour objet une reconnaissance médiatique, avant même toute évaluation scientifique. Cette évaluation devrait rester une étape préalable à la diffusion médiatique des connaissances et être conduite par les instances scientifiques des organismes publics, des fondations de recherche ou des universités. Elle peut également être réalisée par les meilleurs experts auxquels font appel les publications spécialisées. Mais seul un meilleur respect de la déontologie par les chercheurs, d'une part, et par les journalistes des médias grand public, d'autre part, pourra limiter la recherche du sensationnel, qui est à l'origine d'une diffusion précoce de résultats insuffisamment, voire non évalués. En ce qui concerne la déontologie des chercheurs publics, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche étudie actuellement les meilleures conditions de son respect.
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