Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 30/06/1994
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur les difficultés et discriminations rencontrées par des maîtres-auxiliaires étrangers servant l'Etat français depuis de nombreuses années. Certains font l'objet de procédure d'expulsion du territoire national dès la fin de l'année en cours. Compte tenu des services rendus par ces professeurs qualifiés pour assurer la prochaine rentrée scolaire, elle lui demande si le Gouvernement ne devrait pas de toute urgence prendre les mesures administratives afin de permettre aux rectorats de pouvoir réembaucher ces maîtres-auxiliaires étrangers. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures à envisager et à décider pour qu'une carte salariée soit attribuée à ces maîtres-auxiliaires étrangers, afin de leur permettre de travailler comme enseignants en toute légalité et à plein temps.
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Réponse du ministère : Intérieur publiée le 11/08/1994
Réponse. - En raison de l'insuffisance d'effectifs dans certaines disciplines, l'éducation nationale est amenée à employer, en qualité de maître auxiliaire, des étrangers dont les situations au regard du séjour sont diverses. Ceci peut effectivement entraîner des situations précaires et délicates, telles que celles évoquées par l'honorable parlementaire. Toutefois, afin d'éviter certaines difficultés, le ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville, le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, le ministre de l'éducation nationale et le ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle ont confié une mission conjointe sur la situation des maîtres auxiliaires étrangers aux trois inspections générales concernées (AGAS, IGA, IGAEN). Cette mission a eu pour objet d'évaluer l'effectif des différentes catégories de maîtres auxiliaires étrangers, en fonction de leur situation au regard du droit du travail, d'analyser les procédures qui ont conduit ou conduisent à leur recrutement, et de proposer aux ministres des mesures à prendre pour améliorer ces dernières. Les préfets ont simultanément reçu instruction, par la circulaire DPM no 94-16 relative aux conditions de régularité du séjour et du travail pour l'emploi des étrangers recrutés par le ministère de l'éducation nationale pour exercer des fonctions de maître auxiliaire, de placer ces maîtres auxiliaires, dépourvus de titres de séjour ou de travail, dans une situation régulière jusqu'à la fin de l'année scolaire, afin de ne pas désorganiser le service public de l'enseignement. La mission a rendu sont rapport à la fin du mois de juin et les préfectures, les rectorats, les DDTEFP et l'ANPE viennent de recevoir de nouvelles instructions, pour éviter l'embauche de personnes en situation irrégulière, sachant toutefois qu'il convient de ne pas désorgansier la prochaine rentrée scolaire et que certains étrangers, recrutés comme maître auxiliaire avant le 1er janvier 1994, mais ayant en situation précaire au regard du séjour ou du travail, pourront être reconduits dans leurs fonctions, afin de ne pas déstabiliser les équipes pédagogiques. Ces nouvelles instructions ont pour fondement les principes suivants : il ne peut y avoir emploi d'étranger s'il n'y a pas autorisation de travail, ni délivrance d'autorisation de travail sans autorisation de séjour, ces autorisations devant être de même durée de validité : les étrangers en situation irrégulière ne sauraient occuper un poste de maître auxiliaire ; les étudiants étrangers sont accueillis en qualité d'étudiant et n'ont généralement pas vocation au statut de salarié ; les postes de maître auxiliaire doivent être pourvus afin de garantir la continuité du service public de l'éducation, mais en proposant ces postes en priorité à des chômeurs ayant les diplômes requis, via l'ANPE qu'ils soient français ou étrangers en situation régulière. Pour appliquer ces principes, il a été demandé que les administrations compétentes soient en contact permanent, et à cette fin, les rectorats, les préfectures, les directeurs départementaux du travail et de l'emploi, et l'ANPE devront se mettre en relation. Pour les prochaines rentrées scolaires, les règles à mettre en oeuvre sont les suivantes : les titulaires d'une carte de résident ou d'une carte de séjour temporaire " salarié " pourront être recrutés comme maîtres auxiliaires, sans autre formalité ; ils bénéficient du même traitement que les nationaux. (Il convient d'ajouter que les ressortissants d'un Etat partie à l'accord sur l'espace économique européen (EEE) Etats membres de l'Union européenne et autres Etats parties au traité de Porto portant création de l'EEE sont assimilés aux nationaux pour l'accès au marché du travail.) ; les titulaires d'une carte de séjour temporaire délivrée à un autre titre que salarié ou étudiant (visiteurs, commerçants, travailleurs indépendants) ne peuvent être recrutés. Pour les étudiants, deux situations doivent être distinguées : celles des étudiants pouvant exercer à titre accessoire une activité salariée, dès lors naturellement qu'ils ne sont pas en première année du premier cycle : il leur est délivré alors une autorisation provisoire de travail d'une durée maximale de neuf mois ; l'intéressé ne pourra travailler qu'à raison de dix heures hebdomadaires, niveau maximum raisonnablement compatible avec la réalité du statut d'étudiant en cours d'études. Toutefois, s'agissant d'étudiants renouvelés dans leur fonction, dans un même établissement, et à condition qu'ils aient été recrutés avant le 1er janvier 1994, les temps de service antérieurement accordés à temps plein pourront être reconduits, afin d'éviter de déstabiliser des équipes pédagogiques bien constituées. Celle des étudiants sollicitant un changement de statut, pour obtenir le statut de salarié : soit satifaction leur est donnée après examen de la situation du marché du travail (et compte tenu de l'ancienneté des fonctions de maître auxiliaire précédemment exercées) ; soit le changement est refusé car l'instruction de la demande a montré que les conditions de séjour en France en tant qu'étudiant ne sont plus remplies et, à son expiration, le titre de l'intéressé ne devrait plus être renouvelé ; soit le préfet maintient ou renouvelle à l'intéressé sa carte de séjour d'étudiant et lui délivre une autorisation provisoire de travail compatible avec son statut d'étudiant, pour une durée hebdomadaire de travail inférieure à dix heures. ; ressortissants d'un Etat partie à l'accord sur l'espace économique européen (EEE) Etats membres de l'Union européenne et autres Etats parties au traité de Porto portant création de l'EEE sont assimilés aux nationaux pour l'accès au marché du travail.) ; les titulaires d'une carte de séjour temporaire délivrée à un autre titre que salarié ou étudiant (visiteurs, commerçants, travailleurs indépendants) ne peuvent être recrutés. Pour les étudiants, deux situations doivent être distinguées : celles des étudiants pouvant exercer à titre accessoire une activité salariée, dès lors naturellement qu'ils ne sont pas en première année du premier cycle : il leur est délivré alors une autorisation provisoire de travail d'une durée maximale de neuf mois ; l'intéressé ne pourra travailler qu'à raison de dix heures hebdomadaires, niveau maximum raisonnablement compatible avec la réalité du statut d'étudiant en cours d'études. Toutefois, s'agissant d'étudiants renouvelés dans leur fonction, dans un même établissement, et à condition qu'ils aient été recrutés avant le 1er janvier 1994, les temps de service antérieurement accordés à temps plein pourront être reconduits, afin d'éviter de déstabiliser des équipes pédagogiques bien constituées. Celle des étudiants sollicitant un changement de statut, pour obtenir le statut de salarié : soit satifaction leur est donnée après examen de la situation du marché du travail (et compte tenu de l'ancienneté des fonctions de maître auxiliaire précédemment exercées) ; soit le changement est refusé car l'instruction de la demande a montré que les conditions de séjour en France en tant qu'étudiant ne sont plus remplies et, à son expiration, le titre de l'intéressé ne devrait plus être renouvelé ; soit le préfet maintient ou renouvelle à l'intéressé sa carte de séjour d'étudiant et lui délivre une autorisation provisoire de travail compatible avec son statut d'étudiant, pour une durée hebdomadaire de travail inférieure à dix heures.
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