Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 23/06/1994
M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les difficultés que rencontre actuellement la formation des futurs médecins généralistes. Le collège national des généralistes enseignants exprime ses inquiétudes au sujet de l'application de la loi no 82-1098 du 23 décembre 1982 relative à la réforme de l'université médicale. Cette loi, portant organisation des troisièmes cycles des études médicales, créait une filière spécifique de formation à la médecine générale, évoquait la possibilité de stages extra-hospitaliers et ouvrait la voie à une filière universitaire de médecine générale. Les professionnels concernés s'interrogent aujourd'hui sur le degré d'application de cette loi, et sur les intentions du Gouvernement à ce sujet. C'est pourquoi il lui demande quelles mesures il compte prendre pour que, conformément à la loi du 23 décembre 1982, notamment en son article 52, et à la résolution du 28 septembre 1977 du comité des ministres du Conseil de l'Europe, notamment en ses articles 10 à 14, la médecine générale dispose des moyens de recherche et d'enseignement nécessaires, comme de nombreuses études en France et dans le monde l'ont montré, au développement de sa discipline et à une prise en charge efficace et économique de la majorité des problèmes de santé de nos concitoyens.
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Réponse du ministère : Enseignement supérieur publiée le 03/11/1994
Réponse. - Un effort particulier pour l'enseignement de la médecine générale est entrepris par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche en liaison avec le ministère de la santé, avec l'appui de la conférence des doyens. Cet effort porte sur les différents niveaux des études médicales. Au niveau du premier cycle, le module de sciences humaines et sociales dont le coefficient doit désormais être supérieur à 20 p. 100 des coefficients aux épreuves de fin de première année permettra d'attirer vers la médecine des étudiants ayant une formation plus littéraire ou économique qu'auparavant. Les enseignements assurés dans le cadre de ce module mettront l'accent sur la dimension humaine de l'exercice de la médecine et tendront à développer les qualités relationnelles des fururs médecins et particulièrement des futurs généralistes. Au niveau du deuxième cycle, l'enseignement de la médecine générale sera inscrit comme une priorité. Son organisation sera confiée au coordonnateur universitaire du résidanat. Les programmes seront élaborés avec l'aide des médecins généralistes occupant des postes d'enseignants associés ou vacataires. A cet effet chaque unité de formation et de recherche (UFR) médicale bénéficiera dès cette année de 500 heures de vacations, dont la destination sera précisée aux présidents d'université concernés. Il sera demandé que tous les enseignements de spécialités prennent en compte la dimension de la médecine générale et que chaque UFR organise des séminaires d'enseignement obligatoires sur les principaux thèmes de société auxquels sont confrontés les médecins généralistes. Au niveau du troisième cycle, le coordonnateur universitaire de la médecine générale définira avec l'aide des médecins généralistes associés ou vacataires, les programmes des enseignements théoriques, et veillera à la qualité des stages pratiques de résidanat. Par ailleurs, les modalités de stage " en soins primaires " en hôpital général, dispensaire ou cabinets de groupe, sont actuellement à l'étude. Une attention toute particulière sera portée sur la qualité de l'encadrement des résidents au cours de ces stages professionnels. Pour ce qui concerne la création de postes de professeur associé ou de maître de conférences associé de médecine générale, il sera grandement tenu compte des demandes formulées par les présidents d'UFR.
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