Question de M. BONY Marcel (Puy-de-Dôme - SOC) publiée le 09/06/1994
M. Marcel Bony appelle l'attention de M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la formation des futurs médecins généralistes. L'ordonnance du 30 décembre 1958, en créant les centres hospitaliers et universitaires, se donnait pour but avéré de rapprocher le savoir de la pratique ; les scientifiques de l'université devaient rejoindre les cliniciens sur le terrain hospitalier et ces derniers, en entrant à la faculté, devaient se conformer aux principes de l'enseignement universitaire. Or, progressivement, les transformations de la distribution de soins et la spécialisation croissante des pratiques médicales ont modifié le rôle de l'hôpital universitaire, qui tendit à privilégier la recherche par rapport aux soins, la maladie par rapport au malade. N'étant plus un lieu d'observation de la pathologie courante, ses chefs de service, professeurs des universités accrurent la spécialisation de leurs enseignements. Ainsi la médecine, sous ses aspects de réponse globale aux multiples problèmes de santé de la population, fut de moins en moins enseignée. La loi no 82-1098 du 23 décembre 1982 portant organisation des troisièmes cycles des études médicales est venue contrer cette tendance en créant une filière spécifique de formation à la médecine générale. L'accès aux fonctions universitaires pour des practiciens de médecine générale devait donc s'avérer possible. En outre, un stage chez les praticiens de médecine générale devait pouvoir être organisé pour les étudiants de cette discipline. Dans la mesure où ces stages n'existent pas et dans celle où la moitié seulement des unités de formation et de recherche sont pourvues d'un professeur ou maître de conférence associé de médecine générale, il lui demande quelles mesures il compte prendre pour remédier à cette situation.
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Réponse du ministère : Enseignement supérieur publiée le 03/11/1994
Réponse. - Un effort particulier pour l'enseignement de la médecine générale est entrepris par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche en liaison avec le ministère de la santé, avec l'appui de la conférence des doyens. Cet effort porte sur les différents niveaux des études médicales. Au niveau du premier cycle, le module de sciences humaines et sociales dont le coefficient doit désormais être supérieur à 20 p. 100 des coefficients aux épreuves de fin de première année permettra d'attirer vers la médecine des étudiants ayant une formation plus littéraire ou économique qu'auparavant. Les enseignements assurés dans le cadre de ce module mettront l'accent sur la dimension humaine de l'exercice de la médecine et tendront à développer les qualités relationnelles des fururs médecins et particulièrement des futurs généralistes. Au niveau du deuxième cycle, l'enseignement de la médecine générale sera inscrit comme une priorité. Son organisation sera confiée au coordonnateur universitaire du résidanat. Les programmes seront élaborés avec l'aide des médecins généralistes occupant des postes d'enseignants associés ou vacataires. A cet effet chaque unité de formation et de recherche (UFR) médicale bénéficiera dès cette année de 500 heures de vacations, dont la destination sera précisée aux présidents d'université concernés. Il sera demandé que tous les enseignements de spécialités prennent en compte la dimension de la médecine générale et que chaque UFR organise des séminaires d'enseignement obligatoires sur les principaux thèmes de société auxquels sont confrontés les médecins généralistes. Au niveau du troisième cycle, le coordonnateur universitaire de la médecine générale définira avec l'aide des médecins généralistes associés ou vacataires, les programmes des enseignements théoriques, et veillera à la qualité des stages pratiques de résidanat. Par ailleurs, les modalités de stage " en soins primaires " en hôpital général, dispensaire ou cabinets de groupe, sont actuellement à l'étude. Une attention toute particulière sera portée sur la qualité de l'encadrement des résidents au cours de ces stages professionnels. Pour ce qui concerne la création de postes de professeur associé ou de maître de conférences associé de médecine générale, il sera grandement tenu compte des demandes formulées par les présidents d'UFR.
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