Question de M. BOYER André (Lot - R.D.E.) publiée le 09/06/1994

M. André Boyer interroge M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les difficultés afférentes à la formation des futurs médecins généralistes. La loi no 82-1098 du 23 décembre 1982 portant organisation des troisièmes cycles des études médicales (art. 52), corroborant la résolution du 28 septembre 1977 du comité des ministres du Conseil de l'Europe (art. 10 et 14), prévoyait la création d'une filière spécifique de formation à la médecine générale, évoquait la possibilité de stages extra-hospitaliers et ouvrait la voie à une filière universitaire de médecine générale. En effet, la spécialisation croissante de la pratique hospitalière justifiait, et continue de justifier, le besoin pour les futurs praticiens de médecine générale de disposer de moyens de recherche et d'enseignement adaptés à leur exercice en milieu ambulatoire. En novembre 1989, le conseiller technique du ministre de l'éducation nationale avait pris l'engagement de pourvoir tous les UFR, dans un délai de cinq ans, d'un professeur de médecine générale. Aujourd'hui, moins de la moitié sont pourvus. Il lui demande quelles mesures il envisage de prendre pour doter la médecine générale des moyens que lui confèrent la loi et la résolution citées plus haut.

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Réponse du ministère : Enseignement supérieur publiée le 03/11/1994

Réponse. - Un effort particulier pour l'enseignement de la médecine générale est entrepris par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche en liaison avec le ministère de la santé, avec l'appui de la conférence des doyens. Cet effort porte sur les différents niveaux des études médicales. Au niveau du premier cycle, le module de sciences humaines et sociales dont le coefficient doit désormais être supérieur à 20 p. 100 des coefficients aux épreuves de fin de première année permettra d'attirer vers la médecine des étudiants ayant une formation plus littéraire ou économique qu'auparavant. Les enseignements assurés dans le cadre de ce module mettront l'accent sur la dimension humaine de l'exercice de la médecine et tendront à développer les qualités relationnelles des fururs médecins et particulièrement des futurs généralistes. Au niveau du deuxième cycle, l'enseignement de la médecine générale sera inscrit comme une priorité. Son organisation sera confiée au coordonnateur universitaire du résidanat. Les programmes seront élaborés avec l'aide des médecins généralistes occupant des postes d'enseignants associés ou vacataires. A cet effet chaque unité de formation et de recherche (UFR) médicale bénéficiera dès cette année de 500 heures de vacations, dont la destination sera précisée aux présidents d'université concernés. Il sera demandé que tous les enseignements de spécialités prennent en compte la dimension de la médecine générale et que chaque UFR organise des séminaires d'enseignement obligatoires sur les principaux thèmes de société auxquels sont confrontés les médecins généralistes. Au niveau du troisième cycle, le coordonnateur universitaire de la médecine générale définira avec l'aide des médecins généralistes associés ou vacataires, les programmes des enseignements théoriques, et veillera à la qualité des stages pratiques de résidanat. Par ailleurs, les modalités de stage " en soins primaires " en hôpital général, dispensaire ou cabinets de groupe, sont actuellement à l'étude. Une attention toute particulière sera portée sur la qualité de l'encadrement des résidents au cours de ces stages professionnels. Pour ce qui concerne la création de postes de professeur associé ou de maître de conférences associé de médecine générale, il sera grandement tenu compte des demandes formulées par les présidents d'UFR.

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