Question de M. JEAMBRUN Pierre (Jura - R.D.E.) publiée le 09/06/1994
M. Pierre Jeambrun demande à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche de lui préciser le montant des dotations publiques allouées en faveur de l'exportation des fromages français. Il lui rappelle qu'en 1993 notre pays, avec 95 000 tonnes, n'arrive qu'en troisième position au sein de l'Union européenne pour l'exportation des fromages, derrière le Danemark (161 000 tonnes) et la Hollande (102 000 tonnes). Cette situation est d'autant plus surprenante que la France présente une vocation et une tradition fromagères attestées par l'attribution d'une appellation d'origine contrôlée à plus de trente fromages. M. Jeambrun suggère, en conséquence, qu'un programme de promotion des fromages français à l'étranger soit défini de manière concertée par la société pour l'expansion des ventes de produits agricoles et alimentaires (SOPEXA), les interprofessions fromagères et les industriels de ce secteur.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 08/09/1994
Réponse. - La France n'arrive en effet qu'en troisième position au sein de l'Union européenne pour l'exportation des fromages vers les pays tiers après le Danemark et les Pays-Bas, du moins si on ne se réfère qu'aux volumes. Toutefois, la valeur unitaire élevée de ses produits permet à notre pays de se rapprocher des Pays-Bas en terme de valeur et de distancer largement les autres pays européens. Les exportations françaises ont par ailleurs poursuivi leur croissance pour atteindre 414 789 tonnes de fromages en 1993. Elles ont permis de dégager un excédent commercial pour cette même année de 7,2 milliards de francs en progression de 9,3 p. 100. La part relativement modeste (22 p. 100) des ventes françaises sur pays tiers rend d'ailleurs notre filière fromagère moins directement sensible aux contraintes découlant des accords signés à Marrakech, alors que, par exemple, nos partenaires danois réalisent l'essentiel de leurs exportations sur le Moyen-Orient avec le concours d'importantes restitutions. Les aides des Etats membres à la promotion des produits nationaux sur le marché intérieur communautaire sont interdites. C'est pourquoi l'essentiel des efforts financier est réalisé par la filière laitière elle-même dans le cadre du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière. En effet, les professionnels ont décidé de porter leur cotisation à 0,9 F/hl de lait collecté dans le cadre d'un accord homologué le 17 septembre 1993. Il appartient donc d'abord aux professionnels laitiers, en concertation avec les services de l'Etat et avec la collaboration de la Sopexa, de redéployer et de développer un programme de promotion des fromages français, en tirant parti de la protection juridique assurée aux dénominations placées sous appellation d'origine protégée qui peut constituer un atout de développement pour nos fromages traditionnels.
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