Question de M. PAGÈS Robert (Seine-Maritime - C) publiée le 02/06/1994
M. Robert Pagès appelle l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur la situation préoccupante de l'usine Renault de Sandouville, et particulièrement en ce qui concerne les conditions de travail imposées aux salariés de ce site. L'objectif de fabrication de 550 " Laguna essence " par jour conduit à des cadences insupportables pour le personnel. La santé de nombre de ses membres s'en trouve gravement atteinte. Par ailleurs, depuis le 3 janvier 1994, la chaîne Safrane est arrêtée sur une équipe. Les installations dorment, alors qu'un investissement estimé à 100 millions de francs permettrait la fabrication des " Laguna " et la reprise d'activité de l'équipe supprimée. Cela supposerait également l'embauche de centaines de personnes, une réelle bouffée d'oxygène pour un bassin d'emploi particulièrement touché par le chômage. Le syndicat CGT qui m'a alerté estime que si ces investissements tant en hommes qu'en moyens matériels ne sont pas réalisés, le risque est grand pour l'usine de Sandouville de ne pas pouvoir satisfaire la clientèle. S'y ajoute une menace accrue de délocalisation. Des " Laguna " sont produites en Espagne et 53 p. 100 importées en France. Il lui demande en conséquence quelle mesure il compte prendre pour que les solutions préconisées par les salariés soient rapidement mises en place.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 11/08/1994
Réponse. - L'usine de Sandouville est spécialisée dans la fabrication des modèles haut de gamme Renault. L'activité du site porte essentiellement sur la production des modèles Safrane et Laguna, sur deux chaînes d'assemblage distinctes. La baisse actuelle des ventes sur le segment haut de gamme a conduit Renault à n'utiliser qu'à 50 p. 100 les capacités de la chaîne de la Safrane et à n'affecter qu'une seule équipe à cette production. Quant au nouveau modèle Laguna, il rencontre un indéniable succès commercial auprès de la clientèle, sans que la production ait encore atteint son rythme de croisière. Les modalités de sa fabrication, à Sandouville et à Palencia en Espagne, relèvent d'un choix industriel qui est très clairement de la gestion interne de l'entreprise et donc de la responsabilité de ses dirigeants sur lequel les pouvoirs publics n'ont pas de raison d'interférer. Une délocalisation de la production de l'établissement, comme semble le craindre les personnels, est quant à elle dénuée de fondement, l'activité de cette unité de Sandouville devant au contraire être confortée à l'avenir par le lancement de nouveaux modèles.
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