Question de M. MACHET Jacques (Marne - UC) publiée le 24/03/1994

M. Jacques Machet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les graves difficultés que rencontrent les maraîchers des régions Nord, Champagne-Ardenne, Normandie et Picardie. En effet, les cours des marchés des légumes sont en dessous des prix de revient et mettent ces entreprises maraîchères dans une situation financière difficile, les obligeant à décapitaliser pour faire face à une situation proche du dépôt de bilan. Il lui demande donc d'envisager le rétablissement d'un coefficient multiplicateur de 1,5 à 2, ce qui aurait pour effet de rehausser les prix à la production sans que le consommateur en soit pénalisé.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 03/11/1994

Réponse. - Les graves difficultés rencontrées par les maraîchers du Nord de la France au printemps dernier ont eu des causes, entre autres, climatiques. L'élévation prématurée des températures a favorisé des récoltes précoces de nombreux légumes. Passée cette phase d'engorgement, le marché a peu à peu retrouvé une situation plus normale et les cours se sont orientés à la hausse. Ces difficultés liées aux fluctuations de l'offre posent le problème de l'adaptation des productions maraîchères à la demande. La fixation des prix de revente à l'aide de coefficients présenterait l'inconvénient d'entraver fondamentalement les mécanismes du marché. Ainsi, un coefficient élevé aboutirait au renchérissement des prix pour le consommateur qui pourrait amener ce dernier à reporter sa préférence sur d'autres produits. Au contraire, un coefficient faible limiterait les marges des distributeurs proportionnellement au prix de la production des produits en cause, et au cas présent, la faiblesse des prix à la production se traduirait par une réduction des marges incitant les distributeurs soit à se reporter eux aussi sur d'autres productions, soit à contourner le dispositif en se fournissant à l'étranger. Non seulement des coefficients seraient sans effet quant à la régularisation des productions maraîchères, mais ils pourraient aggraver la mévente dénoncée.

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