Question de M. BIARNÈS Pierre (Français établis hors de France - SOC) publiée le 24/03/1994
M. Pierre Biarnès attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la dégradation du statut juridique et financier des personnels enseignants que menace d'entraîner, dans plusieurs grandes villes du monde, la cession aux alliances françaises, institutions privées de droit étranger, des cours de français dispensés jusque-là par nos instituts et centres culturels, institutions de droit public français. Copenhague, La Haye, Rome, Lisbonne, Mexico, Santiago du Chili, Aden, Khartoum et Katmandou, notamment, seraient concernées par cette " privatisation ", qui risque fort de déboucher aussi, çà et là, sur une baisse de qualité de l'enseignement de notre langue à l'étranger. Quelles mesures l'Etat, qui est en train de renoncer ainsi à l'exercice en direct d'une mission aussi importante, envisage-t-il néanmoins de prendre pour écarter ces dangers ?
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 12/05/1994
Réponse. - Il n'existe pas de volonté systématique ni de plan programmé de " cession " des activités d'enseignement du français aux adultes à des institutions privées. Le ministère des affaires étrangères envisage en effet la prise en charge de ces activités par des alliances françaises dans des cas ponctuels où la situation impose une restructuration de notre dispositif au niveau local. Tel est le cas de Rome, où le besoin de rationaliser notre présence culturelle exige une remise en état en profondeur. D'autres contextes peuvent conseiller l'adoption d'une formule équivalente. Tel est, par exemple, le cas de Lisbonne où coexistent, dans une situation de concurrence inégale, un institut français dont les activités d'enseignement sont limitées et une alliance française qui enregistre plus de 3 000 étudiants. Enfin, le maintien d'un centre culturel à Katmandou, seul parmi les vingt-cinq alliances du sous-continent indien, manquait de cohérence. Riches d'une expérience de cent ans dans le domaine de la diffusion de notre langue à l'étranger et bénéficiant, dans le cadre de conventionnements, de subventions de l'Etat qui se chiffrent à 180 millions de francs et avec près de 400 professeurs détachés par le gouvernement français, il semble difficile d'imaginer que les alliances françaises soient des associations privées comme les autres.
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