Question de M. BOYER André (Lot - R.D.E.) publiée le 17/03/1994

M. André Boyer attire l'attention de M. le ministre de la coopération sur la situation inquiétante dans laquelle se trouvent les ressortissants français qui, s'étant expatriés en Afrique francophone après la Seconde Guerre mondiale, éprouvent de graves difficultés à percevoir aujourd'hui les pensions de retraites pour lesquelles ils ont cotisé pendant de longues années. Ces difficultés ont des causes multiples : dévaluation au 11 janvier 1994 du franc CFA entraînant une diminution de 50 p. 100 du montant des retraites à percevoir, importants délais de versement des pensions et d'étude des dossiers, lourdeur des frais bancaires successifs pour transferts de fonds, non-revalorisation des pensions. Elles pénalisent des citoyens qui ont concouru au rayonnement de la France au développement des pays africains. Il lui demande donc quelles mesures sont envisagées pour permettre le versement régulier de retraites correspondant aux cotisations et revalorisées périodiquement.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 05/05/1994

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre de la coopération sur la situation d'un certain nombre de nos compatriotes (environ 3 000) qui, au terme d'une activité professionnelle dans les entreprises africaines de droit privé situées dans la zone franc, bénéficient d'une pension de retraite relevant d'un régime local. En effet, à la suite de la dévaluation du franc CFA décidée le 11 janvier 1994 par les gouvernements de ces pays, ces personnes dont la pension de retraite est payable en francs CFA voient leurs revenus fortement réduits. Les effets de cette mesure ont retenu toute mon attention et ont fait l'objet d'un examen extrêmement attentif. Je précise que ce dossier, pour lequel des solutions sont activement recherchées, est l'objet d'une étroite concertation avec le ministère des affaires étrangères (direction des Français à l'étranger), et le ministère des affaires sociales, en charge du dossier général des régimes français de retraite. La question, évoquée par l'honorable parlementaire et dont je crois devoir souligner l'extrême complexité, pose le problème délicat de la garantie de droits privés ne relevant pas de la législation française. Elle doit ainsi être appréhendée au regard des divers accords bilatéraux dont les dispositions peuvent être sensiblement différentes d'un Etat à l'autre. Ainsi, bien que n'ayant pas formellement compétence en la matière, le ministère de la coopération apporte tout son appui à la réflexion interministérielle conduite par le ministre des affaires étrangères, et maintient tous les contacts nécessaires avec les Etats africains et les caisses locales de retraites concernés. Une première mesure a été prise : faire bénéficier les personnes les plus démunies du fonds national de solidarité selon des procédures accélérées. Le département est par ailleurs en relation directe avec les associations d'expatriés concernés.

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