Question de M. LAURIOL Marc (Yvelines - RPR) publiée le 17/02/1994

M. Marc Lauriol attire l'attention de M. le Premier ministre sur la relance de l'enseignement public des langues régionales que d'aucuns attachent à ses initiatives annoncées lors de son dernier voyage en Corse. Ainsi, la langue française, menacée de l'extérieur par l'anglais, le serait aussi de l'intérieur par la généralisation des langues régionales. Il lui demande s'il lui paraît vraiment prioritaire d'utiliser l'argent des Français pour assurer cette relance qui va à contre-courant de l'action opiniâtre menée par tous les régimes, et surtout le républicain, qui ont construit la France, à un moment où des centaines de milliers de Français sont analphabètes, où un nombre affligeant d'élèves entrant en sixième ne sait ni lire ni écrire correctement le français, où des autorités les plus respectables s'efforcent de sauver la qualité de notre langue et où, enfin, les Français sont de plus en plus nombreux, jusqu'aux ministres, parfois issus du corps enseignant, à ne plus même savoir accorder les participes dans leurs déclarations publiques ? L'un d'entre eux n'a-t-il pas évoqué récemment sur les ondes " ... les remarques qu'il a fait " . Ce type de lourde faute de grammaire est de plus en plus fréquemment commis. Hélas . La priorité ne doit-elle pas revenir à l'enseignement du français tel que la défunte école de Jules Ferry, après celle des Jésuites, le pratiquait, inculquant aux enfants une base solide, permettant, au surplus, l'adaptation de notre langue aux nécessités modernes sans dégénérer en un jargon anarchique qui a commencé son oeuvre dissolvante ?

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 14/04/1994

Réponse. - Les circulaires ministérielles du 21 juin 1982 et du 20 décembre 1983 et la loi d'orientation autorisent l'enseignement des langues régionales. Cet enseignement, ouvert à tous, demeure cependant fondé, sur le volontariat des maîtres et des élèves. Au total, 150 000 enfants suivent des enseignements de langue et culture régionale à l'école pour une population scolaire de 6 900 000 élèves. Les évaluations des élèves qui suivent un enseignement bilingue français et langues régionales montrent des performances en français légèrement supérieures aux performances des élèves qui ne suivent pas cet enseignement. En conséquence, il ne semble pas que l'enseignement d'une langue régionale puisse nuire, en quelque façon, à l'enseignement et à la maîtrise de la langue française.

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