Question de M. RENAR Ivan (Nord - C) publiée le 10/02/1994
M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur la situation de l'entreprise Selnor à Lesquin (Nord). En effet, la direction de cette entreprise a annoncé à la fin de l'année 1993 un nouveau plan social prévoyant la suppression de 350 emplois. Une telle décision, si elle était concrétisée, menacerait l'existence même de cette entreprise, la seule et dernière en France productrice de " froid domestique " (réfrigérateurs, congélateurs). Ces licenciements sont le résultat de la logique industrielle de Thomson, qui privilégie ses activités sur les secteurs dits les plus rentables. C'est ainsi que la Selnor a été vendue il y a un peu plus d'un an au groupe italien Elfi. L'émotion des salariés et de la population est grande face à cette nouvelle saignée contre l'emploi. La ville de Lesquin et les communes environnantes comptaient il y a encore vingt ans plus de métallurgistes que d'habitants. Depuis, plus de 2 000 emplois ont été supprimés et en particulier dans des entreprises modernes employant des salariés hautement qualifiés. Cette nouvelle réduction de nos capacités productives apparaît en outre totalement contradictoire avec la volonté affichée par le Gouvernement et les pouvoirs publics de faire de l'emploi l'objectif numéro un. En conséquence, il lui demande quelles mesures il compte prendre pour annuler l'ensemble des licenciements et promouvoir une politique de développement d'ensemble de la filière électroménager grand public en France.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 05/05/1994
Réponse. - Le site de Selnor, filiale d'Elfi-Tem, spécialisé dans la fabrication d'appareils électroménagers dans le domaine du froid (congélateurs, réfrigérateurs), souffre effectivement depuis plusieurs années d'un manque de compétitivité par rapport à ses grands concurrents européens, notamment italiens. Cela s'est traduit par des pertes de marchés et, par voie de conséquence, par une augmentation des volumes d'importation dans ce domaine en France. Devant ce constat, le groupe Elfi-Tem, qui souhaite sauvegarder ce site, a décidé d'investir 138 millions de francs sur trois ans en vue d'améliorer la productivité et a défini une nouvelle stratégie produit. Ces décisions s'accompagnent d'un plan de licenciements lourds il est vrai, prévoyant la suppression de 216 emplois. Cependant, afin d'en diminuer l'ampleur, un plan social est à l'étude avec les différents partenaires concernés, plan qui vise la mise en place de FNE, la réintégration de la sous-traitance, la flexibilité du temps de travail pour tenir compte de la saisonnalité de vente de ce type de produits. In fine le nombre de licenciements pourrait, si ces différents éléments du plan social se mettent en place, se limiter à trente personnes environ, pour lesquelles Elfi-Tem a d'ores et déjà mis en place une cellule de conversion.
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