Question de M. DUSSAUT Bernard (Gironde - SOC) publiée le 13/01/1994
M. Bernard Dussaut appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les difficultés rencontrées pour la dispense de la langue occitane. Dans son allocution à Pau, le 24 octobre dernier, il s'est prononcé nettement en faveur du développement de l'enseignement des langues et cultures de France. Pourtant l'enseignement de l'occitant demeure, malgré les motivations et le dynamisme des familles, des élèves et des enseignants, d'une précarité et d'une fragilité alarmantes, faute de moyens. La mise en place d'un plan pluriannuel de développement de l'enseignement de la langue et de la culture occitanes dans l'académie de Bordeaux permettrait son développement progressif et cohérent, répondant ainsi à la demande croissante des familles, et valoriserait le patrimoine culturel aquitain. Il lui demande, en conséquence, par quels moyens il compte concrétiser son discours de Pau et ses propositions sur l'enseignement de l'occitan.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 14/04/1994
Réponse. - La politique mise en place, depuis plusieurs années, pour développer l'enseignement des langues et cultures régionales se poursuit. Dans le système éducatif français, plus de 320 000 élèves (chiffres DEP, décembre 1993) bénéficient d'une sensibilisation ou d'un enseignement d'une langue régionale. C'est une mobilisation extrêmement importante au profit des langues et cultures régionales. La place de l'occitan dans le cadre de cet enseignement, n'est pas négligeable puisque 90 426 élèves (chiffres DEP, décembre 1993) choisissent cette langue et que trente-trois départements sont concernés par son enseignement. Au collège, il est institué une heure d'enseignement facultatif d'occitan de la sixième à la troisième ; outre cet enseignement facultatif, une option d'occitan de trois heures est proposée aux élèves de quatrième et troisième, option obligatoire ou facultative au même titre que les autres options. Les résultats obtenus pour les élèves à l'option obligatoire sont pris en compte pour l'obtention du brevet. Les décisions prises par le ministre dans le cadre de la rénovation pédagogique des lycées doivent permettre de mieux valoriser l'enseignement de cette langue régionale : en classe de seconde, l'occitan peut être choisi au titre des options obligatoires en tant que langue vivante 2 ou 3 dans le cadre d'ateliers de pratique facultatifs ; en classes de première et terminale des séries ES (économique et sociale), L (littéraire) et S (scientifique), l'occitan peut être choisi au titre de la LV 2 ou de la LV 3 en tant qu'enseignement obligatoire ou optionnel (séries L et ES), en tant qu'enseignement optionnel (série S) ainsi qu'en atelier de pratique (séries ES, L et S). Les coefficients appliqués aux épreuves du baccalauréat pour des langues régionales en séries ES et L et qui prendront effet à la saison 1995 traduisent l'importance qui leur est accordée : l'occitan pris au titre des enseignements obligatoires est doté d'un coefficient 4 en série L et 3 en série ES. Dans les classes de première et terminale conduisant à un baccalauréat technologique (série STI, STT, SMS), l'occitan peut être étudié dans le cadre d'ateliers de pratique. En ce qui concerne l'enseignement proprement dit, la référence demeure le programme mis en place en classe de seconde, première et terminale par l'arrêté du 15 avril 1988. L'enseignement de l'occitan répond aux grands objectifs suivants : 1o Acquisition ou approfondissement des connaissances en vue du développement progressif de la compétence et de l'autonomie d'expression personnelle en langue régionale, orale et écrite ; 2o Etude de textes et de documents divers (écrits, sonores, visuels, graphiques...) facteur d'un enrichissement culturel structuré ; 3o Réflexion progressivement affinée sur le fonctionnement de la langue et sur le langage. S'agissant plus particulièrement de la mise en place de l'enseignement de la langue occitane, on peut indiquer que cette question relève de la compétence des autorités académiques ; il conviendrait donc de prendre directement l'attache du recteur de Bordeaux, seul à même de procéder aux implantations géographiques de postes les plus satisfaisantes possibles par rapport à la demande recensée au plan local, dans le cadre des moyens dont il dispose.
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