Question de M. DE CATUELAN Louis (Yvelines - UC) publiée le 14/10/1993

M. Louis de Catuelan souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du tourisme sur les graves problèmes des écoles de la marine marchande. La marine marchande est en effet confrontée à deux difficultés sérieuses en ce qui concerne ses personnels : la valeur de la formation elle-même et " l'évaporation " que subit la catégorie des personnels navigants. Il aimerait savoir si, face à cette situation, il compte modifier l'enseignement ou les filières des différentes catégories navigantes, d'une part ; et comment il entend remédier, d'autre part, au désintérêt des jeunes pour ces professions.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 30/12/1993

Réponse. - Les écoles nationales de la marine marchande forment les futurs officiers pour la navigation au commerce. Ces écoles ont connu une baisse d'effectifs dans les années 1986-1989 faisant apparaître une désaffection inquiétante de la part des jeunes Français pour les formations aux carrières d'officier de la marine marchande. Cependant, un net redressement du nombre des candidats a été enregistré pour les concours d'entrée dans les filières de 2e classe de la navigation maritime en 1990 et s'est amplifié en 1992 et 1993. L'évolution du nombre de candidats aux carrières d'officier est retracée dans les tableaux suivants : Nota : voir tableau page 2541. Ces chiffres conduisent donc à relativiser les inquiétudes émises sur la valeur de la formation dispensée dans les écoles de la marine marchande et le désintérêt des jeunes Français pour les professions maritimes. Ce bilan positif n'empêche cependant pas l'administration et les partenaires sociaux de réfléchir actuellement, dans le cadre de groupes de travail, à un meilleur recrutement faisant davantage appel aux vocations techniques et favorisant le maintien des officiers dans la profession. Ainsi, le recrutement en première année du cycle de formation de capitaine de 2e classe de la navigation maritime fera l'objet de deux concours distincts, l'un ouvert aux marins issus de la profession, l'autre aux élèves des classes des premières techniques. En revanche, le phénomène d'évaporation en cours d'études ou dans le déroulement de la carrière professionnelle, souligné par l'honorable parlementaire, est bien réel. Il s'est sans doute amplifié ces dernières années du fait du manque de motivation de certains élèves mais aussi de la longueur des études et de leur alternance avec des périodes de navigation, toutes contraintes liées à l'apprentissage du métier d'officier et exigées, par ailleurs, par la convention de l'organisation maritime internationale sur les formations des gens de mer (convention STCW 1978). L'évolution des modes de vie et l'aspiration légitime des officiers d'obtenir, après quelques années de navigation, une situation sédentaire plus conciliable avec la vie familiale constitue sans doute aussi un facteur explicatif important. Il convient, néanmoins, de ne pas exagérer la portée de ce phénomène de sortie du système : de nombreux officiers, qui abandonnent la carrière de navigant, demeurent en effet employés dans le secteur maritime : pilotes, cadres des compagnies d'armement, officiers de ports, inspecteurs de la sécurité des navires, professeurs de l'enseignement maritime et administrateurs des affaires maritimes, métiers où leur expérience professionnelle est utile et recherchée. Enfin, ceux qui cherchent un emploi hors du domaine maritime se recyclent facilement en raison des qualités reconnues par les entreprises privées aux anciens navigants : compétence, sens des responsabilités, aptitude à l'encadrement et au commandement. L'un des objectifs des initiateurs de la réforme de l'enseignement maritime, en 1967, de laquelle est issue la polyvalence des fonctions " pont " et " machine " était de favoriser la possibilité pour les navigants d'accomplir une carrière courte. Cette notion répond en effet davantage aux aspirations des navigants d'aujourd'hui pour les raisons évoquées précédemment, en même temps qu'elle favorise le renouvellement de personnel d'encadrement jeune, capable de s'adapter sans difficulté aux innovations technologiques. Les officiers de la marine marchande reçoivent une excellente formation qui les prépare, en réalité, à l'exercice de différents métiers. Incontestablement, il s'agit là d'un atout pour les élèves d'aujourd'hui qui envisagent plus facilement que leurs aînés un possible reclassement à terre, après quelques années de navigation. ; Ces chiffres conduisent donc à relativiser les inquiétudes émises sur la valeur de la formation dispensée dans les écoles de la marine marchande et le désintérêt des jeunes Français pour les professions maritimes. Ce bilan positif n'empêche cependant pas l'administration et les partenaires sociaux de réfléchir actuellement, dans le cadre de groupes de travail, à un meilleur recrutement faisant davantage appel aux vocations techniques et favorisant le maintien des officiers dans la profession. Ainsi, le recrutement en première année du cycle de formation de capitaine de 2e classe de la navigation maritime fera l'objet de deux concours distincts, l'un ouvert aux marins issus de la profession, l'autre aux élèves des classes des premières techniques. En revanche, le phénomène d'évaporation en cours d'études ou dans le déroulement de la carrière professionnelle, souligné par l'honorable parlementaire, est bien réel. Il s'est sans doute amplifié ces dernières années du fait du manque de motivation de certains élèves mais aussi de la longueur des études et de leur alternance avec des périodes de navigation, toutes contraintes liées à l'apprentissage du métier d'officier et exigées, par ailleurs, par la convention de l'organisation maritime internationale sur les formations des gens de mer (convention STCW 1978). L'évolution des modes de vie et l'aspiration légitime des officiers d'obtenir, après quelques années de navigation, une situation sédentaire plus conciliable avec la vie familiale constitue sans doute aussi un facteur explicatif important. Il convient, néanmoins, de ne pas exagérer la portée de ce phénomène de sortie du système : de nombreux officiers, qui abandonnent la carrière de navigant, demeurent en effet employés dans le secteur maritime : pilotes, cadres des compagnies d'armement, officiers de ports, inspecteurs de la sécurité des navires, professeurs de l'enseignement maritime et administrateurs des affaires maritimes, métiers où leur expérience professionnelle est utile et recherchée. Enfin, ceux qui cherchent un emploi hors du domaine maritime se recyclent facilement en raison des qualités reconnues par les entreprises privées aux anciens navigants : compétence, sens des responsabilités, aptitude à l'encadrement et au commandement. L'un des objectifs des initiateurs de la réforme de l'enseignement maritime, en 1967, de laquelle est issue la polyvalence des fonctions " pont " et " machine " était de favoriser la possibilité pour les navigants d'accomplir une carrière courte. Cette notion répond en effet davantage aux aspirations des navigants d'aujourd'hui pour les raisons évoquées précédemment, en même temps qu'elle favorise le renouvellement de personnel d'encadrement jeune, capable de s'adapter sans difficulté aux innovations technologiques. Les officiers de la marine marchande reçoivent une excellente formation qui les prépare, en réalité, à l'exercice de différents métiers. Incontestablement, il s'agit là d'un atout pour les élèves d'aujourd'hui qui envisagent plus facilement que leurs aînés un possible reclassement à terre, après quelques années de navigation.

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