Question de M. GOULET Daniel (Orne - RPR) publiée le 12/08/1993

M. Daniel Goulet appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les modalités d'application de la rénovation des lycées touchant l'enseignement de la vie et de la terre qu'il vient d'annoncer. L'organisation des classes terminales et du baccalauréat a stupéfié les professeurs de biologie et géologie. Dans les propositions concernant les sciences de la vie et de la terre, la biologie-géologie n'est plus reconnue, ni comme discipline de culture générale scientifique fondamentale, ni comme discipline scientifique à part entière, au même titre que le sont les mathématiques et la physique-chimie. Dans les diverses sections scientifiques, soit l'égalité des coefficients de base au baccalauréat entre mathématiques, physique-chimie et biologie-géologie est supprimée, soit l'horaire d'enseignement en biologie-géologie est amputé, soit encore les élèves choisissant la technologie se verraient interdire de suivre une option biologie. Les exemples malheureusement sont trop nombreux pour que l'on puisse ici tous les citer. Mais ils tendent tous à illustrer l'absurdité de la situation. L'on s'accorde pour reconnaître que la majorité des découvertes actuelles et les futurs emplois seront liés aux biotechnologies, et que la biologie prend une part de plus en plus fondamentale tant au niveau de la personne que de la société et de la biogéosphère. Laisser s'installer une telle organisation reviendrait à réduire l'enseignement expérimental, à creuser l'écart entre la physique et la biologie, et recréer une hégémonie des mathématiques que l'on prétend combattre. Il apparaît à l'APBG, en dehors de toute approche corporatiste, que si ces propositions persistaient dans le texte définitif, elles entraîneraient un risque de handicap culturel et scientifique grave pour nos jeunes lycéens. En particulier dans les domaines de l'éducation à la santé, de l'environnement, de l'éthique, comme l'ont souligné à plusieurs reprises les prix Nobel, MM. Jean Dausset et François Jacob. Aussi, il lui demande de modifier dans ce sens ses projets d'arrêtés.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 23/09/1993

Réponse. - Dans ses conférences de presse des 29 avril et 7 juin 1993, le ministre de l'éducation nationale a présenté ses décisions sur la rénovation pédagogique des lycées entrant en application en classe de première à partir de la rentrée scolaire 1993 et en classe terminale à la rentrée 1994. L'enseignement des sciences de la vie et de la terre dans le dispositif retenu s'organise de la manière suivante selon les séries. Dans la série littéraire, " l'enseignement scientifique " (4 heures hebdomadaires en première et 2 heures en terminale) devient une matière obligatoire, jusqu'à la fin des études au lycée, pour les élèves de première et de terminale ; ils pourront ainsi développer une culture scientifique sous différents aspects relevant notamment des sciences de la vie et de la terre. Auparavant, l'enseignement de " biologie-géologie " était une option facultative en terminale. Par ailleurs, ce même enseignement scientifique est proposé à titre optionnel dans la série économique et sociale. Pour ce qui est de la série scientifique, le rôle des sciences de la vie et de la terre dans la formation scientifique des élèves a été, à côté de la physique-chimie et des mathématiques, notablement accentué, marquant ainsi un choix délibéré en faveur des formations aux sciences expérimentales dans l'enseignement scientifique des élèves au lycée : en première S, outre l'horaire hebdomadaire obligatoire de sciences de la vie et de la terre majoré d'une demi-heure, les élèves peuvent choisir l'option " sciences expérimentales " correspondant à trois heures hebdomadaires réparties entre physique-chimie et sciences de la vie et de la terre. Ainsi l'horaire d'enseignement peut être porté à quatre heures et demie à comparer aux deux heures et demie actuellement ; en terminale, la classe S se substitue aux C et D actuelles. Dans le cadre de cette série S, les élèves choisissent obligatoirement un enseignement de spécialité, approfondissant les enseignements communs, entre les matières suivantes : mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre et biologie-écologie (dans les établissements d'enseignement agricole). Les élèves ne choisissant pas l'enseignement de spécialité sciences de la vie et de la terre auront un horaire obligatoire augmenté d'une heure par rapport à la terminale C actuelle. Ceux qui feront le choix de l'enseignement de spécialité correspondant auront le même horaire que dans l'actuelle terminale D. Il faut cependant relever que cette égalité horaire recouvre une part significativement plus importante des classes de travaux pratiques (3,5 heures sur un total de 5 heures à comparer à 1,5 heure actuellement). La place des sciences de la vie et de la terre apparaît donc à la fois renforcée et les conditions d'enseignement améliorées par rapport à la situation actuelle.

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