Question de M. HUSSON Roger (Moselle - RPR) publiée le 05/08/1993
M. Roger Husson interroge M. le ministre de l'équipement, des transports et du tourisme sur la place du transport aérien français dans le monde et en particulier sur la situation du groupe Air France. En effet, des informations concordantes démontrent que la compagnie nationale cède d'importantes parts de marché à la concurrence sur de nombreuses lignes. Cette constatation se révèle particulièrement préoccupante en Europe, où Air France a abandonné un trop grand nombre de dessertes au départ de nos plates-formes de province, laissant ainsi la place à d'autres compagnies européennes. Face à cette dégradation de nos positions, que le développement de transporteurs comme AOM ne permet pas d'endiguer, il l'interroge sur les mesures qu'il compte prendre afin de dynamiser le transport aérien national et redonner aux ailes françaises la place qu'elles n'auraient jamais dû perdre.
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Réponse du ministère : Équipement publiée le 26/01/1995
Réponse. - Air France a connu en 1993 des pertes financières et de parts de marché particulièrement élevées, nettement plus marquées que celles de la plupart de ses concurrents. Ces résultats, faisant suite à de précédents exercices déficitaires, dans un contexte de crise sans précédent du transport aérien mondial, ont conduit la compagnie nationale à mettre au point de vigoureuses mesures de redressement. Le projet pour l'entreprise, intitulé " Reconstruire Air France ", qui a été élaboré après une très large consultation auprès de l'ensemble des personnels, a été approuvé massivement par les salariés par la voie d'un référendum en avril 1994. Ce plan, qui intègre le versement d'une dotation en capital de 20 milliards de francs, vise le retour à un résultat bénéficiaire en 1996 et une amélioration globale de la productivité de 30 p. 100 en trois ans. Il prévoit la suppression de 5 000 emplois sur la période de 1994-1996 (sans licenciements économiques), un blocage des salaires et des avancements, une révision des temps de travail, une croissance modérée de l'offre et un ralentissement des investissements. Il s'appuie sur une refonte complète de l'organisation interne de la compagnie, autour de onze centres de résultats, qui doivent permettre notamment une meilleure réactivité face à la demande. Dans une décision du 27 juillet 1994, la Commission européenne a déclaré compatible avec le marché commun la dotation en capital. Ce plan est actuellement en cours de mise en oeuvre. Le ministre de l'équipement, des transports et du tourisme a pour objectif de garantir l'avenir des ailes françaises, au premier rang desquelles se trouve le groupe Air France, mais également les autres compagnies.
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