Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - RI) publiée le 13/05/1993
M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'éducation nationale s'il ne juge pas nécessaire d'engager une réflexion sur le bilan réel de l'efficacité des techniques de formation. Le poids de plus en plus lourd dans les dépenses publiques des budgets de formation, ainsi que l'effort supporté par les entreprises dans ce secteur, obligent aujourd'hui à analyser les résultats obtenus et à porter un jugement sur la productivité de cette activité.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 31/03/1994
Réponse. - La productivité des formations peut se mesurer à plusieurs niveaux : globalement, à travers l'évaluation de l'efficacité du système éducatif ; ponctuellement, pour chaque niveau ou type de formation, et même, à un degré plus fin, pour chaque formation. Au niveau global, les travaux menés par la direction de l'évaluation et de la prospective du ministère de l'éducation nationale, ainsi que par différents organismes d'études ou de recherche français ou étrangers permettent de prendre la mesure de l'efficacité du système éducatif français, en ce qui concerne du moins la formation initiale. Les études montrent que : 1o pour un coût par élève légèrement inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE, le système français de formation initiale scolarise une proportion d'élèves plus forte que dans les autres pays. En 1988, 62 p. 100 de la population de deux à vingt-neuf ans était scolarisée en France. Parmi les pays de l'OCDE, seule la Belgique scolarise davantage (63,6 p. 100). Les Etats-Unis (54,9 p. 100), le Japon (57,2 p. 100), l'Allemagne (54,4 p. 100)... scolarisent une proportion moins forte de leur population juvénile. Il faut cependant noter que, dans le calcul de ce taux de scolarisation global, la plus forte scolarisation avant six ans compense en France une scolarisation moins forte dans l'enseignement supérieur. 2o les connaissances des élèves dans les disciplines fondamentales sont plutôt bonnes comparées aux autres pays de l'OCDE, et surtout elles se sont accrues. 3o le système a scolarisé à des niveaux plus élevés de nouvelle couches de la population, sans baisse de niveau des principaux examens. 4o enfin, les effets de l'éducation sur la croissance économique sont indéniables et, selon certaines études, plus importants en France que dans les autres pays. En ce qui concerne la formation continue, qui repose sur une multiplicité de partenaires, le bilan est, par contre, très lacunaire. Si l'on voulait mener cette évaluation, plusieurs critères devraient en effet être pris en compte : le bénéfice tiré par les personnels qui ont suivi une formation pour eux-mêmes et pour leur carrière ; le bénéfice tiré par l'entreprise en termes de productivité et de qualité du service rendu ; plus généralement, le bénéfice tiré par la société de l'amélioration de la formation et de l'épanouissement de ses membres. Seul le premier critère fait, à ce jour, l'objet d'une évaluation partielle. Comme le montre l'indicateur 30 de Etat de l'école, publié en octobre 1992 et établi à partir des données de l'enquête " Formation-qualification professionnelle " de l'INSEE, près d'un quart des salariés qui ont suivi une formation continue déclarent avoir changé d'emploi ou de fonction pour occuper une position hiérarchique ou une qualification supérieure. Cette proportion diffère légèrement entre les hommes et les femmes et a sensiblement diminué entre le début des années soixante-dix et le milieu des années quatre-vingt. Les échecs scolaires trouvent leur origine en amont du processus éducatif, par exemple, dans l'apprentissage de la lecture. Ce domaine fait l'objet d'un effort prioritaire d'amélioration des résultats, en particulier pour l'identification et la diffusion des méthodes les mieux adaptées et les plus performantes.
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