Question de Mme BRISEPIERRE Paulette (Français établis hors de France - RPR) publiée le 03/12/1992
Mme Paulette Brisepierre s'étonne auprès de M. le ministre de la défense du possible arrêt du projet franco-allemand de missile anti-navire supersonique (ANS) étudié et mis au point par l'Aérospatiale et le firme allemande MBB à la demande des marines française et allemande. Cette décision - qu'elle n'ose envisager irréversible - lui apparaît d'autant plus choquante que c'est la France qui avait poussé l'Allemagne dans ce projet et que près de deux milliards de francs ont déjà été investis par les deux entreprises. L'hypothèse avancée d'un abandon dû au décalage entre les besoins calendaires des deux marines ne résiste pas à l'examen : d'une part, ce décalage était connu à l'origine, et accepté compte tenu des avantages apportés par le financement allemand, d'autre part, on pouvait y trouver des avantages au niveau de la répartition des plans de charge de la production. Certains ont évoqué le caractère dangereux d'une telle arme et le fait qu'en différer le lancement retarderait d'autant sa dissémination. Cet argument ne résiste pas à l'examen : il prive les marines de l'Alliance d'un système dont elles ont besoin sans pour autant limiter les offres russes et chinoises, qui sont déjà sur le marché, dans ce domaine. Elle s'interroge donc sur les raisons qui ont conduit à une situation très dommageable au regard : du bon déroulement de la coopération franco-allemande ; de l'équipement à court terme des forces navales allemandes et, à moyen terme, de nos propres forces ; de l'avance technologique dont bénéficiait notre industrie des missiles tactiques ; de la position commerciale mondiale de cette industrie face à la vive concurrence des Etats-Unis et à la concurrence naissante des industries russe, japonaise et chinoise. Elle lui demande donc de revenir sur l'arrêt de ce programme.
- page 2654
La question est caduque
Page mise à jour le