Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 13/08/1992
M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et au développement la visite du Président de la République à Madagascar le 14 juin 1990. Il lui demande quel a été, depuis cette rencontre, le montant des aides de la France à Madagascar et quelle sont actuellement, compte tenu de l'évolution de la situation politique, économique et sociale dans la Grande Ile, les perspectives de la coopération franco-malgache. Le projet de loi de finances pour 1993 comportera-t-il, pour la contribution française au développement de Madagascar, des crédits en augmentation par rapport à ceux des années 1990, 1991 et 1992.
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Réponse du ministère : Coopération publiée le 24/09/1992
Réponse. - L'aide civile française à Madagascar n'a cessé d'augmenter depuis 1987 et avoisine ou dépasse le milliard de francs français depuis 1990, année du voyage d'Etat du président de la République. En dépit des troubles socio-politiques que connaît le pays depuis mai 1991, nous nous sommes efforcés de maintenir l'aide française au niveau prévu, particulièrement dans les secteurs où un retrait aurait éprouvé au premier chef les populations. Les projets en cours ou ceux qui n'exigeaient pas de négociations avec une administration en grève ou désorganisée se sont donc poursuivis. Par contre, l'instruction de certains projets envisagés sur le fonds d'aide et de coopération (FAC) a pris du retard, tout comme d'ailleurs les projets prévus sur financements multilatéraux. Il convient de souligner que cette diminution, imposée par les circonstances, relevait non pas d'une décision délibérée mais de difficultés circonstancielles de mise en oeuvre. En revanche, face à l'impossibilité des autorités de garantir une rentrée universitaire avant le premier trimestre 1993, il a été décidé de " geler " une cinquantaine de postes dans l'enseignement supérieur. En mettant fin à plus d'un an d'inactivité forcée de certains enseignants, cette décision vise à rendre leur crédibilité à nos opérations de coopération. Elle veut aussi inciter les responsables des universités malgaches à négocier un véritable programme de coopération pour remplacer les nominations de simple substitution qui ont prévalu jusqu'ici. D'autres formules que le détachement d'enseignants pour une longue durée sont d'ailleurs prévues pour répondre aux besoins dès que l'assainissement de la situation le permettra. L'allégement temporaire des moyens prévus par le ministère de la coopération et du développement au bénéfice de Madagascar pour l'exercice budgétaire 1993 procède donc des difficultés de mise en oeuvre des actions programmées et de la difficulté actuelle du pays à a
bsorber la totalité des aides qui lui sont affectées. Cependant, conformément aux propos du Président de la République française à la conférence franco-africaine de La Baule en 1990, la coopération française cherche et cherchera à intensifier son action dès lors que les circonstances le permettront, dans ce pays où une évolution politique très favorable intervient malgré des difficultés de transition. C'est notamment ainsi qu'en dehors de l'aide financière, la France a apporté un appui technique et politique aux autorités économiques et financières malgaches pour ce qui concerne la préparation et la conduite de leurs discusssions avec les institutions de Bretton Woods. Enfin, la mission d'aide et de coopération à Tananarive, les ONG et les collectivités territoriales de la Réunion ainsi que les administrations centrales de l'Etat ont su répondre avec célérité aux situations d'urgence induites dans l'île aussi bien par la sécheresse que par les criquets.
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