Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - C) publiée le 12/03/1992
Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, sur ses projets de réforme des universités. Une fois encore, il est question de réformer notre système universitaire sans qu'aucune des parties concernées tant les personnels que les étudiants ne soient consultés. Avec un nombre de plus en plus grand d'étudiants (700 000 jeunes dans les formations post bac), l'enseignement supérieur occupe aujourd'hui une place déterminante dans notre système éducatif. La revendication du droit à une formation supérieure, formulée par des centaines de milliers de jeunes répond à cette exigence. Au contraire vos projets de réforme ne vont pas dans le sens de la réussite du plus grand nombre. Les mesures prévoient la réduction brutale des horaires et filières des D.E.U.G. La première année deviendrait une sorte de propédeutique au contenu appauvri, pivot d'une sélection accrue. L'appauvrissement des horaires et des contenus toucherait l'ensemble des cursus, sans nouvelle possibilité de passerelles. La mise en place des I.U.P. (formation d'ingénieurs-maîtres en quatre ans) semble répondre davantage à des impératifs immédiats plus qu'à une réelle qualité des formations. Avant de réformer de manière autoritaire, ne serait-il pas préférable de s'appuyer sur les rénovations positives déjà entreprises dans notre enseignement supérieur ? Les réformes envisagées, parce qu'elles ne puisent par leur inspiration de l'expérience de ceux qui agissent sur le terrain, et qui obtiennent des résultats, se heurtent à une protestation légitime des personnels et des étudiants. Les réactions des diverses instances universitaires, qui refusent d'être mises devant le fait accompli des réformes, en disent long sur l'écart qui existe entre les besoins de l'université, et les réponses que l'on y apporte aujourd'hui. En conséquence, elle lui demande dans un premier temps de retirer ce projet considéré comme néfaste par l'ensemble de la communauté universitaire. Elle lui demande enfin que soit élaborée une vaste concertation, pour assurer au sein de notre enseignement supérieur la réussite de tous, dans de meilleures conditions d'accueil et d'encadrement.
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La question est caduque
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