Question de M. MACHET Jacques (Marne - UC) publiée le 19/12/1991
M. Jacques Machet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux collectivités locales sur les inquiétudes ressenties par les secrétaires de mairie-instituteurs, suite au décret du 21 mars 1991 et à la circulaire ministérielle du 28 mai 1991. Jusqu'au 21 mars 1991, le secrétaire de mairie-instituteur bénéficiait de l'autorisation d'exercer, de la reconnaissance de la qualité d'agent public, de la possibilité légale du cumul d'emploi, ainsi que des garanties statutaires pour les agents communaux à temps complet et incomplet. Or, le décret du 21 mars 1991 stipule que ne sont pas considérés comme fonctionnaires territoriaux nommés dans des emplois permanents à temps non complet et employés de manière continue les agents qui ne reçoivent une indemnité de la collectivité ou de l'établissement que pour les services qu'ils lui rendent dans l'exercice de leur profession principale. De plus, la circulaire du 28 mai 1991 indique que sont exclues les personnes qui assurent des vacations, qui ont comme employeur principal une autre administration et occupent ainsi de manière accessoire un emploi à temps non complet, telles que les secrétaires de mairie-instituteurs, et que les actuels secrétaires de mairie-instituteurs pourront conserver à titre personnel leur emploi de secrétaire de mairie sans pour autant être reclassés dans l'emploi ou intégrés dans le cadre d'emplois de secrétaire de mairie. A l'avenir, les secrétaires de mairie-instituteurs ne pourront plus exercer la fonction de secrétaire de mairie qu'en tant que contractuels dans les collectivités de moins de 2 000 habitants. Devant les vives inquiétudes ressenties par les secrétaires de mairie-instituteurs qui contribuent pour une grande part au maintien des populations rurales, à l'animation et à la vitalité de nos villages, à l'éducation de nos jeunes et qui sont une aide précieuse pour les élus, il lui demande les mesures qu'il entend prendre pour les rassurer.
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Réponse du ministère : Collectivités locales publiée le 12/11/1992
Réponse. - La base légale de la situation des secrétaires de mairie-instituteurs est l'article 25 de la loi du 30 octobre 1886 sur l'organisation de l'enseignement primaire, qui dispose que " les instituteurs communaux peuvent exercer les fonctions de secrétaire de mairie avec l'autorisation du conseil départemental ". Le statut général du personnel communal permettait, entre autres voies, le recrutement direct des secrétaires de mairie. Les instituteurs intéressés étaient recrutés comme secrétaires de mairie stagiaires, puis titularisés. Ils étaient donc titulaires de l'emploi communal de secrétaire de mairie et rémunérés sur la base d'une échelle indiciaire allant de l'indice brut 340 à l'indice brut 620. La loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'Etat et la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale ont modifié ce dispositif. En effet, un fonctionnaire territorial est désormais titulaire d'un grade, et non plus titulaire d'un emploi. Un fonctionnaire ne pouvant être titulaire simultanément de deux grades relevant de deux fonctions publiques différentes, le dispositif existant précédemment n'est plus applicable depuis la mise en oeuvre réglementaire de la loi du 26 janvier 1984 précitée. Depuis la publication du décret n° 91-298 du 20 mars 1991 portant dispositions statutaires applicables aux fonctionnaires territoriaux nommés dans des emplois permanents à temps non complet, les instituteurs qui souhaitent occuper des fonctions de secrétaire de mairie peuvent le faire en tant qu'agents non titulaires dans les collectivités de moins de 2 000 habitants, en application de l'article 3 dernier alinéa de la loi du 26 janvier 1984. Le texte de référence permettant de fixer le niveau indiciaire de ces agents est en l'espèce le décret n° 87-1104 du 30 décembre 1987 portant échelonnement indiciaire applicable aux secrétaires de mairie. Comme l'a rappelé la circulaire du ministère de l'intérieur et de la sécurité publique, en date du 18 août 1992, l'instituteur qui doit quitter son emploi de secrétaire de mairie peut être recruté par une autre collectivité locale, en tant qu'agent non titulaire. L'autorité territoriale qui le recrute, peut le rémunérer, non sur la base de l'indice afférent à l'échelon de début de l'emploi ainsi occupé mais sur la base de l'échelon qu'il avait atteint dans son précédent emploi communal. De plus, si l'instituteur muté ne peut toujours pas percevoir d'indemnité de licenciement au titre de son activité de secrétaire de mairie, jugée accessoire au regard de son emploi principal d'instituteur (CE 25 octobre 1963, demoiselle Corbière), les secrétaires de mairie-instituteurs peuvent désormais bénéficier des congés de grave maladie prévus pour les agents non titulaires par décret n° 88-145 du 15 février 1988.
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