Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 05/12/1991

M. Pierre-Christian Taittinger demande à Mme le Premier ministre quelle sera la politique du Gouvernement pour remédier aux causes qui entraînent des dysfonctionnements de la filière professionnelle, en raison principalement de la méconnaissance de certains métiers, de la dévalorisation d'autres, et de l'insuffisante relation école/entreprise. A la formule du baccalauréat pour 80 p. 100 d'une classe d'âge, les Français préféreraient pour leurs enfants la garantie d'un métier dans chaque cartable.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 23/01/1992

Réponse. - L'effort sans précédent accompli depuis 1988 et prolongé en 1992 en faveur de l'éducation nationale implique que cet effort contribue pleinement à une bonne insertion professionnelle des jeunes. Il est apparu clairement que cet objectif d'insertion professionnelle ne devait pas se traduire par une orientation, de plus en plus massive, vers les filières générales. Au contraire, les études les plus récentes montrent qu'un jeune possédant un diplôme professionnel (C.A.P. - B.E.P.) dans le secteur industriel trouve plus facilement un emploi qu'un jeune sortant d'une formation générale. Cette situation est particulièrement vraie pour l'apprentissage qui permet à 75 p. 100 des jeunes issus de cette filière d'avoir un emploi et souvent un emploi à durée indéterminée. C'est pourquoi le Gouvernement a décidé une relance vigoureuse de l'apprentissage. Des mesures immédiates ont été décidées (déblocage de 200 millions de francs, simplification des procédures de création d'un C.F.A., extension du champ de l'apprentissage, incitation à une meilleure coopération entre centres de formation d'apprentis et lycées professionnels). Au-delà de ces mesures immédiates, la mise au point d'un plan d'action à moyen terme reposant sur l'hypotèse d'un doublement en cinq ans du nombre d'apprentis suppose une concertation étroite avec l'ensemble des partenaires concernés : régions, partenaires sociaux, organisations professionnelles et chambres consulaires. Une table ronde réunira fin janvier l'ensemble des acteurs de l'apprentissage. C'est à la suite de cette table ronde que pourront être arrêtées l'ensemble des mesures propres à favoriser ce développement. Ce développement de l'apprentissage et plus généralement des filières professionnelles et technologiques implique également une évolution des mentalités. Il faut que ces formations redeviennent attrayantes aux yeux des familles. Les campagnes de communication menées par les ministres de l'éducation nationale et du travail vont dans ce sens. En même temps, il faut revenir sur les mécanismes d'orientation, sur la primauté accordée aux filières d'enseignement général, sur la tendance observée depuis vingt ans à retarder le choix entre les différentes filières. Les réformes des lycées et des collèges devront favoriser ces objectifs de revalorisation des filières technologiques et professionnelles. L'intention du Gouvernement est également de renforcer l'autonomie des établissements, qui seront ainsi mieux à même de nouer des partenariats encore plus nombreux avec leur environnement économique.

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