Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - U.R.E.I.) publiée le 24/10/1991
M. José Balarello appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, sur l'absence totale de concertation qui entoure le projet de réduction de la durée des classes préparatoires aux grandes écoles actuellement en cours d'élaboration. Il n'est pas concevable que le Gouvernement s'engage de façon unilatérale dans la réforme d'une des meilleures filières de formation supérieure qui produit des cadres de haut niveau de la nation et contribue à renforcer le positionnement international de la France dans les secteurs de pointe. La réduction à une seule année de la durée des classes préparatoires aux grandes écoles présente un risque grave de nivellement par le bas. Elle méconnait également le cas du haut enseignement commercial qui souhaitait devant la fréquence majoritaire des redoublements obtenir le doublement de la durée de préparation (un an actuellement). Il s'étonne, enfin, que l'initiative envisagée semble ignorer le projet de réforme d'ensemble des classes préparatoires élaboré depuis deux ans par la conférence des grandes écoles en liaison avec tous les partenaires concernés. Pour l'ensemble de ces raisons, il lui demande que ce projet soit soumis d'urgence à une large concertation notamment avec les organismes représentant les grandes écoles et le corps enseignant des professeurs de classes préparatoires et qu'aucune mesure risquant de porter préjudice à une filière aussi prisée et performante ne soit décidée sans un débat public préalable.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 16/07/1992
Réponse. - Dans le cadre des réflexions engagées sur les différents dispositifs de formations postbaccalauréat, une étude spécifique a été conduite pour les classes préparatoires aux grandes écoles. Cette réflexion, menée conjointement par le ministère et les grandes écoles, a eu pour objet de dégager un certain nombre de priorités et de proposer un projet d'évolution des différents cursus de formation. L'essentiel des travaux actuels porte sur les filières scientifiques, le doublement du flux des élèves optant pour les formations d'ingénieurs sur la période 1990-1993 ayant rendu nécessaire et urgente la mise en oeuvre d'une réforme de l'organisation des études. Le Gouvernement s'est fixé deux objectifs essentiels : d'une part, décloisonner le système actuel des formations ; et, d'autre part, développer les capacités d'organisation, de communication, d'autonomie et d'initiative des élèves en laissant un temps important pour la réflexion et le travail personnel. Toutefois, le dossier est encore à l'examen ; aussi convient-il de préciser qu'aucune décision ne sera prise dans ce domaine, notamment sur la question relative à la durée des études, tant qu'elle n'aura pas recueilli l'accord des parties intéressées. Les remarques présentées ne manqueront pas de faire l'objet d'une lecture attentive dans la mesure où elles rejoignent les préoccupations gouvernementales, à savoir : donner à la France un enseignement scientifique et technique de haut niveau, lui permettant de faire face dans de bonnes conditions aux défis technologiques futurs ainsi qu'à la concurrence des autres pays de la CEE.
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