Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 03/10/1991
M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux transports routiers et fluviaux les observations du rapport public de la Cour des comptes de juin 1991 sur l'installation d'un embarcadère sur la Seine au pied du nouveau ministère des finances à Bercy et l'achat par celui-ci de vedettes fluviales. En réponse aux constatations critiques de la Cour, page 30 de son rapport, le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, a répondu notamment page 38 du rapport sus-indiqué, que l'utilisation de la Seine pour le transport de passagers (en-dehors des visites touristiques), comme cela se fait à Londres, et dans d'autres métropoles, pourrait dans l'avenir confirmer le bien-fondé de l'option prise au ministère des Finances. Aussi lui demande-t-il : 1° s'il avait été consulté par son collègue avant que celui-ci ne fasse cette réponse aux observations de la Cour des Comptes, alinéas 3 et 4 de la page 30 de son rapport ; 2° quel est, selon lui, l'avenir de l'utilisation de la Seine à Paris, du Rhône et de la Saône à Lyon, de la Garonne à Bordeaux, d'Ici l'an 2 000 , pour le transport de passagers.
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Réponse du ministère : Transports publiée le 22/10/1992
Réponse. - A la suite des observations contenues dans le rapport public de la Cour des comptes de juin 1991, l'attention du secrétaire d'Etat aux transports routiers et fluviaux a été appelée : 1° sur l'utilisation de la Seine comme vecteur de transport par le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget avec l'installation d'un embarcadère au pied du nouveau ministère des finances à Bercy, et une éventuelle consultation du secrétariat d'Etat aux transports routiers et fluviaux sur le bien-fondé de cette option prise par le ministère des finances : 2° sur l'avenir du transport public de passagers en vedettes fluviales dans les grandes villes traversées par un fleuve ou une rivière, notamment à Paris, à Lyon et à Bordeaux. Des projets sont à l'étude afin d'examiner la faisabilité économique et commerciale de ce type de transport. Pour ce qui concerne Paris, il existe une ligne régulière, Batobus, créée en 1989, exploitée par une société privée.Cette ligne qui dessert cinq escales entre le quai de la Bourdonnais et l'hôtel de ville fonctionne du mois de mai au mois de septembre inclus. Elle transporte annuellement environ 100 000 à 110 000 voyageurs. Un projet associant le secrétariat d'Etat aux transports routiers et fluviaux, le Port autonome de Paris, la RATP et les collectivités locales, visant à une ligne fluviale de transport en commun sur l'ensemble du bief de Paris, de Maisons-Alfort à Suresnes, est en cours d'examen. Une première étude de la RATP a conclu à la faisabilité technique du projet. Le Port autonome de Paris, dans le cadre de son programme d'équipement, doit en réaliser les escales ; c'est le cas notamment de celle de Bercy. Il convient également de tenir compte de certaines demandes, telles celles émanant de l'établissement public du Grand Louvre désireux de limiter l'afflux d'autocars, et d'organiser la desserte par la voie d'eau de grands sites touristiques parisiens, riverains de laSeine (le Louvre, le musée d'Orsay, Notre-Dame, la tour Eiffel...). Enfin, le Port autonome de Paris souhaite développer la mise en place de navettes fluviales lors de grandes manifestations ponctuelles comme ce fut le cas lors des festivités du bicentenaire de la Révolution française. Dans le cas de Lyon, une étude préliminaire est engagée pour la réalisation d'une ligne de bateaux-bus entre la future cité internationale et Gerland, mais, d'ores et déjà, il apparaît que l'exploitation d'une telle ligne sera déficitaire. En ce qui concerne l'agglomération bordelaise, l'essentiel de la métropole s'est développé sur la rive gauche de la Garonne en s'étendant vers les terres. Par conséquent, les différents pôles économiques sont très dispersés et se trouvent souvent loin du fleuve. Toutefois, un projet de développement du quartier de la Bastide (rive droite) pourrait laisser entrevoir la possibilité de la mise en place de navettes rive gauche-rive droite, bien qu'aucune étude n'ait été faite dans ce sens et qu'un cinquième pont de franchissement de la Garonne soit en projet. De plus, très peu de sites de débarquement aménagés existent à l'heure actuelle. Ce type de transport collectif n'est susceptible de voir le jour dans les années à venir qu'avec un recentrage de l'activité économique autour de la voie d'eau et une mutation profonde des mentalités. De plus, pour qu'il soit concurrentiel avec les transports en commun traditionnels, certaines conditions techniques d'exploitation devront être remplies parallèlement à une adaptation des infrastructures d'accueil du public.
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