Question de M. SOUFFRIN Paul (Moselle - C) publiée le 12/09/1991

M. Paul Souffrin signale à M. le ministre délégué à l'industrie et au commerce extérieur que la direction du groupe public Atochem envisage l'arrêt de l'atelier de polystyrène de Dieuze et de mettre en commun avec le groupe public espagnol Repsol Quimica ses activités espagnoles de polystyrène. Les deux groupes vont moderniser l'usine d'El Prat de Llobregat (Espagne) et doubler sa capacité de production (55 000 tonnes actuellement) d'ici à 1993. Cet accord, de croissance externe, réalisé selon ses promoteurs pour faire barrage à la pénétration japonaise, renforce la place du groupe Atochem sur le marché européen de polystyrène mais s'accompagne aussi d'un possible affaiblissement des capacités productives nationales en ce domaine. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser, d'une part, le montant de l'investissement qui sera réalisé par Atochem à El Prat de Llobregat ; d'autre part, le coût du désinvestissement réalisé à Dieuze, comprenant toutes les charges qui lui sont imputables, notamment les frais financiers, les charges supplémentaires pour l'entreprise, la collectivité, les régimes sociaux ; le montant de la perte de débouchés sur le marché national et de la détérioration de la balance commerciale sectorielle.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 13/02/1992

Réponse. - Dans son usine d'El Prat de Llobregat, près de Barcelone, en Espagne, Atochem possède deux lignes de fabrication de polystyrène, chacune d'une capacité de 27 KT par an, l'une pour le polystyrène cristal, l'autre pour le polystyrène choc. Cette dernière devait être réformée car elle ne permettait plus d'obtenir un produit de qualité satisfaisante. Il était donc envisagé de construire à sa place une nouvelle installation. De son côté la société Repsol Quimica prévoyait de s'associer avec la société japonaise Idemitsu pour construire en Espagne une nouvelle unité de production de polystyrène d'une capacité de 50 KT par an. Atochem, deuxième producteur européen de polystyrène, s'est alors rapprochée de Repsol, ce qui a permis de trouver une solution franco-espagnole. Selon les termes de l'accord signé en juillet dernier la capacité de l'usine de Prat sera doublée. D'une part, la production de polystyrène cristal passera de 27 KT par an à 54 KT par an grâce àla modernisation et à la transformation complète de l'unité qui aurait dû être réformée. D'autre part, une nouvelle ligne d'une capacité de 54 KT par an sera construite pour le polystyrène choc. Repsol et Atochem partageront par moitié la production de l'usine, chacune étant libre de la commercialisation. Cette formule présente de nombreux avantages : 1° Elle permet d'éviter d'accroître le nombre des opérateurs sur le marché européen ; 2° Elle valorise la technologie française car c'est le procédé Atochem qui a été retenu pour la nouvelle ligne à construire ; 3° Elle permet à Atochem de maintenir ses capacités de production en Espagne à un coût très inférieur à celui initialement prévu pour la reconstruction de la ligne. Un tel accord ne saurait être analysé comme une opération de croissance externe. A l'issue de l'opération, les quantités de polystyrène qu'Atochem pourra mettre sur le marché resteront inchangées. D'autre part, cet arrangement n'affecte nullement la balance commerciale sectorielle de notre pays, la production de l'usine de Prat étant essentiellement destinée au marché ibérique. De même, cet accord ne modifie en rien les capacités de production des établissements Atochem en France et n'a aucun lien, direct ou indirect, avec la décision d'arrêter les lignes de production de Dieuze. La fin de l'activité polystyrène à Dieuze, prévue depuis plusieurs années, correspond à l'impérieuse nécessité de remplacer des unités obsolètes par un outil plus moderne et plus économique, en cours de mise en route à Carling ou Atochem produit déjà le styrène, matière de base pour obtenir le polystyrène. Cette décision d'investir à Carling n'a été prise qu'à la suite d'études économiques effectuées initialement par Orkem et confirmées ensuite par Atochem. Celles-ci montrent à l'évidence que l'intérêt de cette opération l'emporte largement sur les coûts inhérents à l'arrêt des lignes de Dieuze. Sur un plan macroéconomique on ne saurait interpréter cette démarche comme un transfert de charges de l'entreprise vers la collectivité nationale. En effet, l'ensemble des coûts qui seront supportés par l'entreprise et le budget social de la nation en faveur des travailleurs involontairement privés de leur emploi seront rapidement compensés par les économies réalisées grâce au nouveau schéma de production. D'autre part, Atochem consciente de ses responsabilités inhérentes à une grande entreprise nationale, va renforcer son action dans la bassin d'emploi de Dieuze. Avec l'aide de la Sofrea, en charge de la reconversion industrielle dans le groupe Elf-Aquitaine auquel appartient Atochem, 200 emplois nouveaux vont être créés dans les prochaines années dans le bassin d'emploi de Dieuze contribuant ainsi au maintien de l'activité économique de cette région. ; vont être créés dans les prochaines années dans le bassin d'emploi de Dieuze contribuant ainsi au maintien de l'activité économique de cette région.

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