Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 29/08/1991
M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre délégué à l'industrie et au commerce extérieur à quels résultats ont abouti les travaux de la direction des études et des recherches, engagés depuis 1989, dans le domaine de la prévision climatique par la simulation. Si les producteurs d'énergie dépendent des fluctations climatiques, de nombreux professionnels dans des activités différentes connaissent les mêmes préoccupations. Malgré les grands progrès réalisés depuis vingt ans dans la prévision météorologique à moyen terme, prévoir le temps relève encore de la recherche de pointe. Toutes les études menées répondent donc à une exigence ambitieuse. Les stratégies futures de nombreuses entreprises dépendront dans l'avenir de l'aboutissement de ces recherches.
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Transmise au ministère : Équipement
Réponse du ministère : Équipement publiée le 23/01/1992
Réponse. - Météo-France a engagé un vigoureux programme de recherche destiné à améliorer l'état des connaissances scientifiques sur le climat, à développer des outils de simulation numérique permettant d'en établir des scénarios d'évolution et à mieux apprécier l'impact de possibles évolutions sur nombre d'activités socio-économiques. A ces fins, Météo-France a proposé à la communauté scientifique nationale et européenne de mettre au point un modèle de simulation du climat issu de son propre modèle de prévision météorologique (c'est-à-dire le modèle Arpege). Cette initiative a fait l'objet d'un accueil très favorable et ce modèle, baptisé modèle communautaire de climat, donnera ses premières simulations au cours du deuxième semestre 1992. Météo-France a, par ailleurs, mis en place une équipe de plus de vingt personnes (chercheurs, ingénieurs et techniciens), depuis maintenant près de 2 ans, pour développer et exploiter les possibilités de la simulation climatique. Parmi les premiers résultants obtenus, il faut citer : l'étude de la possible extension du trou d'ozone polaire vers les latitudes moyennes ; l'évaluation des impacts stratosphériques de la prochaine génération d'avions supersoniques ; l'étude des conséquences d'une déforestation tropicale massive ou d'une fonte des glaces. Parmi les projets actuellement en cours, on retiendra plus particulièrement : l'établissement de scénarios d'évolution du climat en réponse à l'augmentation des gaz à effet de serre ; la mise en oeuvre de méthodes permettant l'évaluation des conséquences locales de possibles évolutions ou fluctuations climatiques. Dans le cadre de l'internationalisation de ses activités climatiques, Météo-France est également engagée dans le réseau climatique européen, " European Climate Network-ECN ", en cours de constitution, et propose aussi la création, autour de son centre de Toulouse, d'une fédération de compétences sur les problèmes d'aridification et de désertification dans le cadre du grand programme international " Géosphère-Biosphère ". Ces quelques indications montrent tout l'intérêt que Météo-France accorde aux questions liées à l'évolution climatique et à sa simulation. L'effort engagé, il y a quelques années, sera maintenu, voire amplifié, au cours de la prochaine décennie, car seule une action soutenue et inscrite dans la durée est susceptible de fournir des réponses adaptées au formidable défi posé à l'humanité par la question climatique.
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