Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 20/06/1991

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, si le Gouvernement approuvera la proposition de création d'une banque euro-arabe, conçue sur le modèle de la B.E.R.D. pour l'Europe de l'Est.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 22/08/1991

Réponse. - L'idée de la création d'une banque euro-arabe a été évoquée dans différentes enceintes officielles ou officieuses mais n'a pas fait l'objet de propositions formelles. En tout état de cause, le rapprochement avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.) n'apparaît pas totalement pertinent ; celle-ci répond aux besoins très spécifiques nés de la transition économique des pays d'Europe centrale et orientale dans le cadre d'une nouvelle solidarité à créer entre l'Est et l'Ouest du continent européen. La B.E.R.D. ne peut donc servir de modèle à une banque arabe ou euro-arabe ; les pays arabes sont en effet confrontés à des problèmes " classiques " de développement déjà couverts par le groupe de la Banque mondiale et par la Banque africaine de développement. En outre, la solidarité euro-arabe est déjà une réalité vivante ; l'aide de la France aux pays du Maghreb et à l'Egypte notamment, en est une illustration ; l'action de laCommunauté européenne au travers des protocoles financiers méditerranéens et de la Banque Européenne d'Investissement en est une autre. Enfin, les pays arabes eux-mêmes disposent de nombreux organismes ou fonds bi ou multilatéraux de développement qui apportent une contribution significative à la promotion de pays frères. C'est pourquoi plutôt que de soutenir la création d'une institution nouvelle, politiquement délicate à mettre en oeuvre dans le contexte régional, la France a pris l'initiative de proposer à ses partenaires européens la mise en place d'un fonds multilatéral de montant limité et surtout d'un programme de coordination des efforts des différents bailleurs de fonds, dans l'esprit de ce que la Banque mondiale a déjà entrepris pour les pays africains les plus pauvres (Programme spécial Afrique). Le programme et le fonds seraient administrés par un secrétariat tripartite (Fonds arabes, Banque mondiale, B.E.I.). A ce stade, l'avenir de cette proposition repose largement sur l'appui des Etats du Golfe et des institutions arabes qui sont appelés à jouer un rôle clé dans le dispositif envisagé.

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