Question de M. DÉSIRÉ Rodolphe (Martinique - RDSE) publiée le 16/05/1991
M. Rodolphe Désiré attire l'attention de M. le ministre délégué au tourisme sur le nécessaire développement du tourisme aux Antilles. Le marché unique européen de 1993 risquant d'accroître les difficultés des productions traditionnelles d'exportation (bananes, filière canne-sucre-rhum), il convient de promouvoir l'activité touristique, tout en évitant les excès connus en la matière (exemple de Saint-Martin), et autres dérapages possibles, l'objectif étant de parvenir à un développement touristique optimal et non maximal. En conséquence, il se demande si la mise en place par l'Etat et les collectivités locales d'un plan dans lequel seraient définis les moyens et les conditions (infrastructures, aménagement du territoire, transports, protection de la nature et du patrimoine) nécessaires au développement d'un tourisme " moderne ", ne s'impose pas rapidement. La réorientation géographique, en raison de la guerre du Golfe, de nombreux investissements dans les départements d'outre-mer, - ce qui est en soi une bonne chose -, rappelle l'exigence de maîtriser, dans les meilleurs délais, la croissance de cette activité, et donc de se doter des moyens adéquats pour y parvenir. Il lui demande si le Gouvernement envisage de mettre, aux Antilles, un véritable plan de développement touristique, en concertation avec les collectivités territoriales (département, région) qui, seul, permettrait d'optimiser ce secteur-clé du développement économique.
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Réponse du ministère : Tourisme publiée le 24/10/1991
Réponse. - Le tourisme est devenu ces vingt dernières années l'une des activités majeures des économies antillaises. Créateur d'emplois et d'activités supplémentaires, le tourisme consitue l'un des secteurs d'avenir où les perspectives de développement sont très favorables. Il importe cependant, comme le remarque M. le sénateur R. Désiré, de conduire un développement optimum de cette activité, qui tienne compte à la fois de la diversité des intervenants (collectivités locales et professionnels) et de la multiplicité des domaines concernés, tels la formation, l'aménagement du territoire, les transports, la protection de l'environnement et la mise en valeur des richesses culturelles. Les différentes mesures de décentralisation prises à partir de la loi du 2 août 1984, rendant les régions d'outre-mer compétentes en matière de tourisme et l'article 6 de la loi du 3 janvier 1987, précisant la répartition des compétences touristiques de la région et du département, permettent déjà des prises de décisions plus rapides et plus adaptées au contexte local. J'indique que parmi les douze actions prioritaires du programme de travail de mon département ministériel, le développement équilibré du tourisme dans les D.O.M./T.O.M. est explicitement mentionné. Ce principe a insipiré les mesures que j'ai été amené à prendre, notamment lors de mon récent voyage aux Antilles. Parallèlement à la suite des événements du Golfe, dont les effets négatifs se sont rapidement fait sentir sur la fréquentation, le ministère du tourisme a pris l'initiative d'une campagne promotionnelle de relance des destinations de l'outre-mer. Réalisée sur le marché métropolitain sur les principales radios dans la première semaine d'avril, la campagne a connu un excellent impact. Il reste qu'au-delà des événements conjoncturels, il convient d'inscrire le développement optimum dans le long terme, en tenant compte de la concurrence accrue à laquelle sont soumises les différentes destinations de la Martinique, de la Guadeloupe et des îles Saint-Barthélemy et Saint-Martin. C'est pourquoi, je crois nécessaire d'offrir la possibilité d'une coordination davantage renforcée entre les différentes collectivités publiques et les principaux opérateurs touristiques concernés notamment en matière de transport et d'hébergement. Dans ce but, je me propose d'engager une très large concertation qui pourrait déboucher, dès cette année, sur la définition et la mise en oeuvre d'un dispositif coordonné d'impulsion et de gestion d'un tourisme moderne, qui soit maîtrisé et adapté aux spécificités des Antilles, dans le respect des compétences décentralisées.
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