Question de M. ROUJAS Gérard (Haute-Garonne - SOC) publiée le 02/05/1991

M. Gérard Roujas interroge M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur la situation des rééducateurs scolaires. Dans le cadre de la mise en place des réseaux d'aide spécialisée, le nouveau rôle de ces personnels a été défini par un texte paru au Bulletin officiel n° 16 du 19 avril 1990. Il semblerait que ces dispositions aient été remises en question dans un rapport sur l'organisation de l'école primaire en cycles, qui limite l'intervention de ces personnels à une démarche pédagogique. Il lui demande donc d'apaiser les inquiétudes de ces fonctionnaires en revenant à la définition initiale.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 18/07/1991

Réponse. - Le document relatif à l'organisation de l'école primaire en cycles pédagogiques prévoit, en effet, dans sa préface : " L'apport d'aides spécialisées sera d'autant plus efficace qu'il sera précoce et intégré à l'action pédagogique. Il y aura avantage à ce que les maîtres chargés de rééducations interviennent dès le cycle des apprentissages premiers, de préférence auprès des enfants dans leurs classes, soit au cours d'activités collectives conduites par le maître, soit dans une organisation en atelier. L'action du maître et les actions rééducatives trouveront ainsi les conditions d'une meilleure unité. " Ce paragraphe fait référence au cycle des apprentissages premiers. A ce niveau, dans le cadre et l'espace de l'école maternelle, il ne semble pas nécessaire que des enfants de trois, quatre et cinq ans soient systématiquement sortis de leurs classes pour bénéficier d'une aide. Il convient de resituer ces aides spécialisées dans le cadre d'une prévention. Le paragraphe 2-2 de la circulaire du 9 avril 1990 évoquée indique également : " Ces interventions ont pour objectif, d'une part, de favoriser l'ajustement progressif des conduites émotionnelles, corporelles et intellectuelles, l'efficience dans les différents apprentissages et activités proposés par l'école, d'autre part, de restaurer chez l'enfant le désir d'apprendre et l'estime de soi. " Le désir d'apprendre et l'estime de soi ont rarement besoin d'être restaurés chez les enfants du cycle des apprentissages premiers. Quant à l'ajustement des conduites émotionnelles, corporelles et intellectuelles, l'efficience dans les différents apprentissages et activités proposés par l'école, il est difficile de considérer que ce n'est que hors de la classe que ces objectifs puissent être atteints. Cette formulation n'est donc pas pas une négation de la spécificité de l'aide à dominante rééducative, à moins d'accepter l'idée que cette spécificité réside dans la sortie des enfants de la classe. Elle ne se veut que l'esquisse de réponses adaptées à des enfants très jeunes. L'intervention dans les classes doit être une possibilité, sans être la règle et elle n'est pas limitée à une démarche pédagogique. Elle renforce les liens fonctionnels entre le maître chargé de la classe et le maître chargé des aides à dominante rééducative. Le projet d'école devra intégrer l'action spécifique de ces personnels selon des formes adaptées aux besoins particuliers des enfants et aux possibilités de l'école.

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