Question de M. BOILEAU Roger (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 02/05/1991
M. Roger Boileau attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur le projet de suppression de l'option Informatique des lycées proposée par le Conseil national des programmes. Loin d'être une formation destinée à de futures informaticiens, il permet de développer la créativité et l'esprit critique des élèves face aux multiples applications de l'informatique. Aussi, ne serait-il pas souhaitable que des modules d'informatique soient prévus au niveau des classes de seconde, première et terminale des lycées. Au moment où d'importantes décisions doivent être prises sur les contenus des enseignements dans les lycées, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il envisage de prendre visant à maintenir un enseignement spécifique de l'informatique dans les lycées et à développer l'outil informatique dans toutes les disciplines.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 19/09/1991
Réponse. - Le rapport du Conseil national des programmes de novembre 1990 et l'annonce de projet de rénovation pédagogique du lycée le 22 avril 1991 ont provoqué des inquiétudes quant à la place faite à l'enseignement de l'informatique au lycée. Celle-ci relève actuellement de l'option informatique proposée aux élèves de la classe de seconde à la classe terminale. Cette option peut donner lieu à une épreuve facultative au baccalauréat. Cet enseignement a pris l'importance au cours des dernières années. Il est assuré dans environ 620 établissements publics (soit la moitié des lycées). Pour l'année scolaire 1990-1991, les effectifs d'élèves concernés s'élevaient à 54 700 contre 47 500 en 1989-1990 et 37 000 l'année scolaire précédente. L'option informatique est ouverte à tous les élèves dans les lycées où elle existe. Elle est cependant plus particulièrement choisie par les élèves des séries scientifiques qui représentent, par exemple, en classe de première 80 p. 100des effectifs. Le développement de l'option a été assuré grâce au travail fourni par les enseignants de différentes disciplines qui pour la plupart ont été formés à l'informatique dans des stages longs de plusieurs mois. Ces professeurs - actuellement au nombre de 1 600 - enseignent cette discipline au titre d'une seconde compétence. Dans le cadre de la rénovation pédagogique du lycée, l'informatique doit avoir une place à la mesure du rôle qu'elle joue dans les organisations contemporaines. En premier lieu dans l'enseignement des disciplines : l'informatique et l'utilisation des produits informatiques font de plus en plus partie du champ même des connaissances et des techniques de toutes les disciplines et il est évident qu'un certain nombre de savoirs et savoir-faire sont communs à tous les champs disciplinaires. Cet aspect transdisciplinaire des concepts développés en informatique doit être pris en compte dans l'eneignement secondaire. Un outil pédagogique en second lieu : il n'est plus à rappeler les multiples usages qui ont trouvé aujourd'hui leur place dans les activités d'enseignement et d'apprentissage : outils de laboratoire, imagiciels, outils de travail autonome pour les élèves, outils pour l'aide et le soutien au travail de l'élève. Il ne doit pas non plus être oublié que l'informatique modifie un certain nombre d'aspects de notre société : techniques, économiques, sociaux. L'enseignement se doit de donner aux élèves les éléments qui leur permettent de comprendre les mutations en cours et à venir. Comme dans l'ensemble des secteurs professionnels, le système éducatif se doit d'intégrer les potentiels que lui offre cette technologie dans la vie de l'établissement scolaire : outils de communication, d'organisation, de production. Ces axes fondamentaux sont pris en compte dans le cadre de la rénovation des lycées. Dans les contenus disciplinaires les programmes revus prendront en compte explicitement la dimension de la place de l'informatique tant pour les modifications des contenus et des méthodes qu'elle engendre que pour les aspects sociaux et économiques. Pour ce qui est de la connaissance des concepts essentiels, c'est-à-dire les éléments qui permettent d'éclairer la pratique de l'outil, il faut d'abord rappeler l'existence d'un enseignement de l'informatique en collège dans le cadre du cours de technologie. Cet enseignement s'adresse à tous les élèves et un effort particulier a déjà été fait pour la formation des enseignants et la mise à disposition d'équipements. A la fin de la scolarité en collège, tous les élèves doivent donc avoir acquis selon les programmes les éléments de base qui leur permettent d'utiliser d'une matière raisonnée l'outil informatique dans le cadre disciplinaire. Certes cet objectif n'est pas totalement réalisé, mais c'est d'abord ce qui doit être visé. A partir de cette base acquise, il convient de compléter et d'approfondir au lycée certains aspects méthodologiques ou pluridisciplinaires dans le cadre des enseignements, en particulier des enseignements modulaires (techniques de recherche documentaire, de simulations...). Comme outil pédagogique, il est souhaitable d'aider à la création de logiciels adaptés aux situations éducatives ; de poursuivre la politique de diffusion de ces logiciels ; de développer des scénarios de pratique d'utilisations pédagogiques autour de ces produits et de favoriser leur mise à disposition auprès des enseignants. Dans le cadre d'un nouveau type d'enseignement intégrant l'informatique dans des champs d'action plus généraux, des ateliers de pratiques des technologies de l'information et de la communication sont ouverts, sans distinction, aux élèves volontaires qui s'engagent à en suivre les activités durant toute l'année scolaire ; ils donnent lieu à des activités de projets, de recherches, de créations, l'horaire hebdomadaire moyen d'un atelier est au minimum de deux heures pour chaque élève, son ouverture résulte de la volonté exprimée par l'établissement d'inclure un volet " technologies de l'information et de la communication " à son projet global et il doit donner lieu à une possibilité d'évaluation comptant, selon des modalités restant à préciser, au baccalauréat. Les ateliers de pratique seront constitués sur la base des moyens actuellement mis à disposition des options facultatives. Les professeurs assurant actuellement l'enseignement de l'option informatique auront la responsabilité de ces ateliers. Au cours de la prochaine année scolaire seront définis les thèmes et les contenus qui formeront leur cadre national de fonctionnement. ; acquis selon les programmes les éléments de base qui leur permettent d'utiliser d'une matière raisonnée l'outil informatique dans le cadre disciplinaire. Certes cet objectif n'est pas totalement réalisé, mais c'est d'abord ce qui doit être visé. A partir de cette base acquise, il convient de compléter et d'approfondir au lycée certains aspects méthodologiques ou pluridisciplinaires dans le cadre des enseignements, en particulier des enseignements modulaires (techniques de recherche documentaire, de simulations...). Comme outil pédagogique, il est souhaitable d'aider à la création de logiciels adaptés aux situations éducatives ; de poursuivre la politique de diffusion de ces logiciels ; de développer des scénarios de pratique d'utilisations pédagogiques autour de ces produits et de favoriser leur mise à disposition auprès des enseignants. Dans le cadre d'un nouveau type d'enseignement intégrant l'informatique dans des champs d'action plus généraux, des ateliers de pratiques des technologies de l'information et de la communication sont ouverts, sans distinction, aux élèves volontaires qui s'engagent à en suivre les activités durant toute l'année scolaire ; ils donnent lieu à des activités de projets, de recherches, de créations, l'horaire hebdomadaire moyen d'un atelier est au minimum de deux heures pour chaque élève, son ouverture résulte de la volonté exprimée par l'établissement d'inclure un volet " technologies de l'information et de la communication " à son projet global et il doit donner lieu à une possibilité d'évaluation comptant, selon des modalités restant à préciser, au baccalauréat. Les ateliers de pratique seront constitués sur la base des moyens actuellement mis à disposition des options facultatives. Les professeurs assurant actuellement l'enseignement de l'option informatique auront la responsabilité de ces ateliers. Au cours de la prochaine année scolaire seront définis les thèmes et les contenus qui formeront leur cadre national de fonctionnement.
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