Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 02/05/1991
M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre délégué au commerce et à l'artisanat sur les problèmes que rencontrent les conjoints d'artisans ou de petits commerçants lorsque leur époux décède. Bien souvent la veuve se trouve devant l'alternative : soit garder l'entreprise avec les difficultés liées à certains métiers, soit arrêter l'activité mais sans pouvoir percevoir d'indemnités de chômage ni d'assurance veuvage et dans l'obligation de verser des indemnités de rupture au personnel salarié. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui faire connaître les mesures qu'il envisage de prendre en faveur des veuves d'artisans et de commerçants en ce qui concerne la formation professionnelle et les droits sociaux.
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Réponse du ministère : Commerce et artisanat publiée le 18/07/1991
Réponse. - La loi du 17 juillet 1980 instituant l'assurance veuvage est appliquée depuis le 1er janvier 1981 au bénéfice des conjoints survivants, âgés de moins de cinquante-cinq ans, des assurés relevant du régime général de la sécurité sociale dès lors que le décès de l'assuré est intervenu postérieurement au 31 décembre 1980. Le versement de cette allocation de veuvage, pendant trois ans, est soumis à des conditions de ressources. Il est financé par une cotisation à la charge des salariés. Il est exact que les dispositions de cette loi peuvent être étendues par décret, sous réserve d'adaptation, aux régimes des professions artisanales et commerciales. Les conseils d'administration des caisses nationales Organic et Cancava ne se sont pas prononcés jusqu'à présent en faveur d'une transposition pure et simple du dispositif tel qu'il existe dans le régime général des salariés. L'article 14 de la loi n° 89-1008 du 31 décembre 1989 prévoit que le conjoint survivant duchef d'entreprise qui justifie avoir participé à l'activité de l'entreprise pendant au moins dix ans sans avoir reçu de rémunération ni être associé aux bénéfices et aux pertes de l'entreprise bénéficie d'un droit de créance d'un montant égal à trois fois le S.M.I.C. annuel en vigueur le jour du décès, soit environ 180 000 francs. Cette créance sera prélevée sur l'actif successoral. Ce prélèvement s'ajoute à la part du conjoint survivant. Le ministre de l'artisanat, du commerce et de la consommation demeure cependant ouvert à la recherche des adaptations nécessaires à son éventuelle extension aux veufs et aux veuves de commerçants et artisans, en concertation avec les représentants des organismes professionnels et des régimes sociaux concernés.
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