Question de M. ROUX Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 04/04/1991

M. Olivier Roux attire l'attention de M. le ministre de la culture, de la communication et des grands travaux sur l'absence de toute presse française en Algérie. En effet, depuis plus de six mois, il est quasiment impossible de se procurer l'un quelconque de nos quotidiens ou hebdomadaires dans les principales villes de ce pays. Cette situation est d'autant plus surprenante que le journal algérien " El Moudjahid " est disponible dans la plupart des kiosques de France. En outre, ceux de nos compatriotes établis en Algérie qui ont choisi la formule de l'abonnement ne reçoivent leurs publications qu'une ou deux semaines après leur parution. Il lui demande en conséquence de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour permettre à la presse française d'être présente sur le territoire algérien.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 22/08/1991

Réponse. - L'absence de la presse française en Algérie est liée à une suspension des exportations, dans ce pays, à la suite d'un montant élevé d'impayés. La dette algérienne envers les Nouvelles Messageries de presse parisienne, auxquelles les éditeurs confient la vente au numéro de leurs titres à l'étranger, atteignait, en effet, près de 40 000 000 francs à la fin du mois de juin 1990. Après de multiples interventions et déplacement à Alger, les dirigeants des N.M.P.P., avec l'accord unanime des éditeurs exportateurs, se sont trouvés contraints de suspendre toute fourniture à compter du 15 juillet 1990. C'est grâce aux différentes interventions du ministre des affaires étrangères auprès du gouvernement algérien, que 30 millions de la dette contractée par l'Enamep - société nationale algérienne importatrice unique et obligatoire de la presse française - ont été réglés fin octobre. Cela justifiait que des relations commerciales soient envisagées à nouveau, la situation du compte import-export s'équilibrant. Mais l'Enamep, après avoir demandé un délai de réflexion et malgré diverses relances des N.M.P.P., n'a pas donné suite jusqu'à présent à ces propositions. En ce qui concerne les abonnements, la situation est similaire. Inter Presse service, société chargée au sein des N.M.P.P. de leur groupage, n'avait reçu aucun paiement depuis le début de 1990 ; la dette s'élevait à 4 000 000 de francs en octobre dernier et le renouvellement des commandes n'avait donc pas été accepté. Des remboursements successifs ont réduit la dette à 11 000 francs et Inter Presse service est prêt à reprendre l'envoi des fournitures dès le déblocage de la situation par l'Enamep. Les négociations menées par l'ambassade de France à Alger se poursuivent afin d'aboutir à une normalisation complète des exportations de presse française en Algérie. En revanche, l'importation de la presse algérienne en France n'a pas été stoppée. Il n'est pas dans la tradition républicaine de considérer la presse comme un produit pouvant faire l'objet de mesures de rétorsion.

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