Question de M. DÉSIRÉ Rodolphe (Martinique - RDSE) publiée le 21/03/1991

M. Rodolphe Désiré attire l'attention de M. le ministre de la recherche et de la technologie sur la nécessaire intensification de la recherche agronomique appliquée dans les départements d'outre-mer. A l'heure actuelle à la Martinique, d'imposants moyens techniques ont été investis pour développer et soutenir de nouvelles cultures agricoles et ainsi essayer d'assurer une certaine diversification. Cependant, ces efforts seront vains si jamais ils ne s'accompagnent pas d'une présence plus active d'entomologistes et de spécialistes de la pathologie des plantes auprès de ces agriculteurs. En effet, eu égard à leurs besoins, le pourcentage de chercheurs susceptibles de les assister techniquement est faible. C'est pourquoi, et compte tenu du retard pris par la Martinique en ce domaine, il lui demande s'il ne serait pas nécessaire de dresser un bilan très largement exhaustif des besoins, pour ensuite examiner et arrêter les solutions les mieux appropriées à cette situation.

- page 580


Réponse du ministère : Recherche publiée le 11/07/1991

Réponse. - Tout effort de diversification agricole nécessite une attention toute particulière en matière phytosanitaire. A ce titre, l'introduction de nouvelles cultures en Martinique doit en effet être suivie minutieusement par des spécialistes de la pathologie végétale. Les conditions climatiques particulières de la Martinique, mais aussi celles de la Guadeloupe et de la Guyane, ainsi que la spécificité des productions agricoles tropicales, ont conduit divers organismes, tels que l'Institut national de la recherche agronomique (I.N.R.A.), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (C.I.R.A.D.) et l'Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (O.R.S.T.O.M.), à mettre en place puis à développer des centres de recherches devant répondre entre autres à ces missions. Ainsi, l'Institut national de la recherche agronomique a mis en place en Guadeloupe un centre de recherches agronomiques des Antilles et de la Guyane (250 agents dont trente chercheurs et trente-huit ingénieurs) qui dispose de spécialistes de la protection des végétaux. En Martinique, le C.I.R.A.D. dispose de treize ingénieurs spécialistes des fruits et légumes et l'O.R.S.T.O.M. maintient sur place trois chercheurs et ingénieurs pouvant intervenir dans le domaine de la nématologie. Il faut également signaler l'existence des spécialistes de la protection des végétaux des directions de l'agriculture et de la forêt qui sont susceptibles d'intervenir rapidement et efficacement en matière de diagnostic des pathologies et de pratique rationnelle des traitements phytosanitaires. Un G.R.I.S.P. (groupement régional d'intérêt scientifique phytosanitaire) associant l'I.N.R.A. et les services de protection des végétaux a été mis en place pour précisément faire face à des risques de ce type. Il existe donc pour l'ensemble des Antilles un effort considérable de la collectivité nationale en matière de soutien à la recherche agronomique. De plus, compte tenu de l'absence, au niveau local, de structures étoffées d'assistance aux agriculteurs, les chercheurs assurent des fonctions de conseil qui, en métropole, sont du ressort d'autres agents. Afin d'améliorer encore l'efficacité du dispositif de recherche en matière de surveillance phytosanitaire, il est sans aucun doute souhaitable d'améliorer la coordination entre les différents organismes, mais aussi entre les deux îles voisines que sont la Martinique et la Guadeloupe. A ce propos, il doit être souligné que le rapprochement entre les chercheurs d'un même secteur appartenant à des organismes différents est vivement encouragé par leurs directions, et que le centre I.N.R.A., installé en Guadeloupe, a pour vocation de développer son action sur l'ensemble des Antilles et de la Guyane. Enfin, la rédaction des livres blancs régionaux de la recherche et de la technologie doit être l'occasion de faire l'inventaire des res
sources scientifiques et technologiques des régions françaises. Ce travail devrait permettre également de formaliser les volontés et les aspirations des différents partenaires dans les domaines scientifiques et techniques et de les exprimer au niveau national. Pour ce qui concerne la Martinique, si le document qui doit être remis en juillet prochain met en évidence des carences en matière d'entomologie et de phytopathologie, nous ne manquerons pas d'intervenir vis-à-vis des responsables des organismes de recherche afin de conforter les moyens déjà en place ou d'inciter à des réorganisations souhaitables.

- page 1449

Page mise à jour le