Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 17/01/1991

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre délégué au budget quelles prévisions peut-on avancer pour la croissance du pouvoir d'achat des ménages en 1991 ? Devant les déclarations contradictoires des différents instituts spécialisés, il serait intéressant de connaître les hypothèses que retient le Gouvernement.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 06/06/1991

Réponse. - Le pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages a fortement augmenté au cours des deux premières années (+ 3,2 p.100 en 1989 et + 3,4 p. 100 en 1990 pour le revenu disponible brut). L'assombrissement de l'environnement international, avec le ralentissement de la croissance mondiale, va peser sur la croissance du pouvoir d'achat en 1991 ; il en rend aussi la prévision difficile, toute fluctuation du dollar ou du prix du pétrole se répercutant mécaniquement sur les revenus des agents économiques français. Tout en marquant un certain ralentissement, la croissance du pouvoir d'achat pourrait être encore assez nette en 1991. Les prévisions économiques présentées le 28 mars à la commission des comptes de la nation retiennent une croissance de 2,4 p. 100 du revenu disponible réel des ménages en 1991. Il convient de souligner que cette croissance du pouvoir d'achat des ménages resterait supérieure à celle du P.I.B. (+ 2 p. 100 en 1991). Le ralentissement du pouvoir d'achat par rapport à 1990 serait dû à une croissance plus lente que l'excédent brut d'exploitation des entrepreneurs individuels et à une moindre progression de l'emploi, tandis que l'augmentation du pouvoir d'achat du salaire moyen par tête resterait soutenue (1,5 à 2 p. 100). La distribution de pouvoir d'achat doit suivre certains principes : le maintien de la désindexation des revenus, ce principe, mis en oeuvre depuis 1982, permet à notre économie de mieux résister aux chocs extérieurs. Il n'est pas question de le remettre en cause. Il est le garant de notre compétitivité, c'est-à-dire de notre capacité de croître et de dégager des surplus distribuables ; la recherche de l'équité : les mêmes règles, et en particulier celle de la désindexation, doivent s'appliquer à l'ensemble des revenus : revenus salariaux et non salariaux, prestations sociales ; la préservation de la capacité des entreprises à investir. Faire supporter tout le poids des événements extérieurs aux entreprises, comme cela a été fait lors du premier choc pétrolier, serait une erreur grave qui compromettrait notre développement à moyen terme. Au total la possibilité d'augmenter le pouvoir d'achat des ménages est directement liée au maintien d'une certaine croissance globale de l'économie. Sur ce point, comme l'a souligné l'O.C.D.E. dans son rapport de décembre 1990, la France est, avec l'Allemagne et le Japon, parmi les grands pays " qui ont le mieux réussi dans la gestion à moyen terme de leur politique macro-économique " et qui " semblent les mieux placés pour résister à un climat économique moins clément ".

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