Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 13/12/1990
M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle sur les résultats d'une étude du centre d'études et de recherches sur les qualifications concernant l'insertion des jeunes sur le marché du travail. Celle-ci montre que, malgré une nette reprise de l'emploi ces dernières années, l'insertion professionnelle des jeunes reste difficile. Chaque année, entre 650 000 et 700 000 jeunes quittent le système éducatif ou l'apprentissage et se présentent sur le marché du travail. Ils sont 400 000 seulement l'année suivante à occuper un emploi (y compris T.U.C, S.I.V.P...). Cet écart persiste depuis le début des années 1980. Si les jeunes sortis de l'enseignement supérieur accèdent rapidement à un emploi stable, le passage par l'emploi précaire pendant une période qui s'allonge devient la règle pour ceux dont la formation est inférieure au baccalauréat. Les " mesures jeunes " ont contribué à soustraire les jeunes du chômage sans pour autant permettre à tous d'accéder à un emploi permanent. Un jeune sur trois, qui a commencé sa vie active par un T.U.C. après sa sortie de l'école en juin 1986, n'a connu qu'une succession de " mesures jeunes " ou de chômage au cours des trois années suivantes. En 1989, les entreprises ont recruté 3,4 millions de personnes dont 433 000 jeunes débutants. L'écart entre le flux de sortants du système éducatif et le recrutement de jeunes (mesuré en mars de chaque année) était de 230 000 en 1973. Il atteint 300 000 en 1984 et se réduit à 200 000 en 1989. Force est de constater, dès lors, que la reprise de l'emploi ne suffira pas, à elle seule, à résorber les difficultés d'insertion professionnelle des jeunes d'ici la fin des années 1990. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui préciser quelles mesures il envisage de mettre en oeuvre afin d'éviter aux jeunes le passage par la précarité et favoriser leur insertion professionnelle.
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Réponse du ministère : Travail publiée le 25/04/1991
Réponse. - L'honorable parlementaire s'inquiète des résultats d'une enquête montrant les difficultés d'insertion des jeunes sur le marché du travail et souhaite être informé des mesures envisagées pour résoudre le problème de la précarité de l'emploi des jeunes. Les pouvoirs publics se sont très tôt préoccupés de cette situation. L'emploi des jeunes s'est aujourd'hui considérablement amélioré le taux de chômage, supérieur à 25 p. 100 en 1985, a été ramené à 17 p. 100 en décembre 1990. Un ensemble de mesures destinées à inciter à leur recrutement par l'allégement du coût du travail pour les entreprises ou les organismes d'accueil a été mis en oeuvre. Ces dispositions comprennent généralement un volet formation, le chômage et la précarité atteignant surtout les jeunes sans qualification. Le crédit formation individualisé permet la mobilisation de toutes les mesures existantes qui peuvent être enchaînées de manière à bâtir un parcours d'insertion jusqu'à l'obtention de la qualification recherchée. Des structures d'accueil telles que les permanences d'accueil, d'information et d'orientation et les missions locales ont été mises en place pour faciliter leur orientation, les accompagner et les conseiller dans leur recherche d'emploi. Par ailleurs, les formations en alternance (stages d'initiation à la vie professionnelle, contrats de qualification, contrats d'adaptation) ont été mises en oeuvre avec les partenaires sociaux dans le but de sensibiliser les entreprises à l'insertion professionnelle et d'orienter les jeunes vers des formations correspondant aux véritables besoins des entreprises. Dans ce cadre les partenaires sociaux gèrent les fonds défiscalisés destinés à ces formations correspondant aux véritables besoins des entreprises. Dans ce cadre, les partenaires sociaux gèrent les fonds défiscalisés destinés à ces formations et décident de celles qu'ils veulent financer. Les résultats de ces formules en terme d'insertion sontbons, les trois quart des jeunes occupent un emploi six mois après le terme de leur contrat. Les formules mises en place tendent donc à répondre aux principales causes de chômage des jeunes. Elles peuvent être adaptées dès lors que sont repérés des changements dans la structure du chômage des jeunes ou une mauvaise adéquation par rapport au public visé.
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