Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 01/11/1990
M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, comment il explique la chute très forte de l'épargne en 1990 et la tendance constatée pour 1991, qui se traduisent par une baisse envisagée supplémentaire de 10 p. 100.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 07/02/1991
Réponse. - Contrairement à ce que semble penser l'honorable parlementaire, on n'observe pas de forte baisse de l'épargne en France. Selon les indications aujourd'hui disponibles, l'épargne brute privée n'aurait diminué que très légèrement, passant de 19,3 p. 100 du P.I.B. en 1989 à 19,1 p. 100 du P.I.B. en 1990 (chiffre provisoire). Rappelons qu'elle était de 19 p. 100 du P.I.B. en 1988 et de 18,5 p. 100 en 1987. Le fléchissement récent est dû à une diminution des résultats des entreprises, affectées par la hausse des charges financières et l'augmentation des coûts intermédiaires. Mais le taux d'épargne des ménages s'est nettement redressé, passant de 12,3 p. 100 en 1989 à 13 p. 100 environ en 1990 ; ce mouvement global s'accompagne de réallocations qui ont pu entraîner des baisses sur certains produits compensées par le dynamisme d'autres formes de produits. En 1991, l'épargne brute privée devrait se stabiliser à envion 19 p. 100 du P.I.B. Il est exact, en revanche, que le niveau de l'épargne nationale demeure insuffisant au regard de l'importance des investissements à financer dans les années à venir pour assurer la compétitivité de notre appareil productif. C'est pourquoi le Gouvernement poursuit l'action engagée en faveur de l'épargne. Celle-ci passe d'abord par la réduction du déficit budgétaire, ramené de 100 milliards de francs en 1989 à 90 milliards de francs en 1990 et 80 milliards de francs dans le projet de loi de finances pour 1991. La loi de finances comporte également de nouvelles mesures de réduction des charges fiscales des entreprises (baisse du taux de l'impôt sur les sociétés, limitation du poids de la taxe professionnelle, incitations fiscales à la recherche). Ces mesures se conjuguent avec l'effort permanent de maîtrise de l'inflation qui est la condition première du maintien de résultats d'exploitation satisfaisants des entreprises. Enfin les importantes réformes menées en 1989-1990 (innovations financières, allégement de la fiscalité) créent un contexte favorable au développement de l'épargne des ménages. Le plan d'épargne populaire a connu un très grand succès : 105 milliards de francs ont été collectés en 1990. Dans ce contexte, le taux d'épargne des ménages, qui avait enregistré une forte baisse de la fin des années soixante-dix jusqu'en 1987 s'est redressé au cours des trois dernières années et particulièrement en 1990. Ces efforts méritent bien entendu d'être poursuivis.
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