Question de M. COLLOMB Francisque (Rhône - UC) publiée le 11/10/1990
M. Francisque Collomb se fait l'écho auprès de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt du mécontentement des producteurs de blé. Ils s'inquiètent, non seulement de la morosité des cours sur le marché intérieur, mais du manque de perspective à l'exportation. En effet, les Etats-Unis mènent une politique agressive auprès de nos clients traditionnels grâce à d'importantes subventions à l'exportation. Ainsi le marché des pays du bassin méditerranéen risque de nous échapper. L'absence de la Russie inquiète également. En ce qui concerne la communauté, l'activité s'est, aussi, ralentie ; meuniers et utilisateurs de la C.E.E. se tournent vers les blés danois et anglais très compétitifs à cette période de l'année. Il lui demande quels moyens les pouvoirs publics envisagent de mettre en oeuvre pour faire face à cette situation difficile.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 14/03/1991
Réponse. - Les perspectives de la campagne de blé 1990/1991 sont en effet difficiles : la production européenne est très largement excédentaire dans un contexte mondial qui, pour la première fois depuis la sécheresse américaine, est marqué par un excès d'offre par rapport à la demande. Par ailleurs, la production française est chaque année plus mal placée dans le contexte européen : les prix plus élevés en France que chez nos principaux concurrents (Royaume-Uni, Danemark) nous ont fait perdre cette année encore une part de nos marchés communautaires et pays tiers. Dans cet environnement difficile, des mesures énergiques ont été prises par la Commission, qui a accordé des certificats à un rythme plus rapide que par le passé (9,8 millions de tonnes de certificats délivrés au 20 novembre 1990, contre 8 millions de tonnes à la même date en 1989) et à un niveau de restitutions permettant de contrer efficacement les subventions américaines, particulièrement agressives cette année. Le Gouvernement a également contribué à ouvrir des marchés à l'exportation en ouvrant des crédits Coface, non seulement sur nos clients traditionnels du Maghreb, mais également sur d'autres pays comme le Brésil et sur l'U.R.S.S. pour un montant très important de 1,5 milliard de francs. Tout cela n'empêchera malheureusement pas des mises à l'intervention importantes cette année en France.
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