Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 02/08/1990
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur la stupéfaction des enseignants et des parents d'élèves ayant constaté que, malgré un vote largement hostile d'une très grande majorité du Conseil supérieur de l'éducation, il avait décidé de ne pas en tenir compte et de confirmer par un arrêté paru au Journal officiel sa funeste décision de supprimer l'enseignement de la physique et de la chimie dans les classes de sixième et de cinquième. Il lui demande s'il a vraiment mesuré les conséquences de sa décision, prise contre l'avis de la quasi unanimité des syndicats d'enseignants et des groupements de parents d'élèves, et dans ces conditions s'il ne va pas donner une preuve de sagesse en la retirant, selon l'exemple donné récemment par le Premier ministre ayant retiré des décrets déjà publiés.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 22/11/1990
Réponse. - La réorganisation de l'enseignement de la physiqye-chimie, de la biologie-géologie et de la technologie au collège est une nécessité. L'enseignement de la physique-chimie a été introduit à partir de la rentrée 1977 en classe de sixième et celui de la technologie en 1984. Aujourd'hui, le manque d'harmonie et de cohérence dans l'apprentissage de ces différentes disciplines est reconnu. C'est pourquoi le ministre a demandé au conseil national des programmes son avis sur une nouvelle conception des sciences expérimentales et en particulier, pour le court terme, de la physique et de la chimie au collège. Le conseil national des programmes dont l'avis a été publié au Bulletin officiel n° 27 du 5 juillet 1990, estime que l'organisation actuelle des disciplines expérimentales au collège (horaires faibles et éclatement entre des enseignements séparés les uns des autres) ne permet pas leur développement dans des conditions satisfaisantes. Les dispositions prises au sujet de la physique-chimie, suite à l'avis du conseil national des programmes, s'inscrivent dans une démarche d'ensemble. En effet, conformément au voeu formulé par le conseil supérieur de l'éducation le 18 juillet 1990, une réflexion approfondie, concernant l'ensemble des disciplines expérimentales, a été engagée. Le résultat de ces réflexions doit faire prochainement l'objet de propositions de la part du conseil national des programmes, propositions sur lesquelles le conseil supérieur de l'éducation sera appelé à délibérer. Ces propositions reposent à la fois sur la suppression de l'enseignement de la physique-chimie dans le cycle d'observation (classes de sixième et de cinquième) et son renforcement dans le cycle d'orientation (classes de quatrième et de troisième). Le retrait de ces disciplines des programmes de sixième à la rentrée 1991 et de ceux de cinquième à la rentrée 1992 a pour objectif : de faire disparaître des redondances inutiles dans les programmes en évitant notamment les recoupements entre les programmes de physique et ceux de technologie, pour ce qui concerne l'électricité, la mécanique et l'électronique ; de commencer la formation à la culture scientifique au collège par la biologie et par la technologie qui, par leur caractère concret, sont plus directement accessibles à de jeunes élèves ; d'alléger la charge de travail des élèves, mesure qui devrait se révéler bénéfique notamment pour les élèves de sixième qui font l'apprentissage du collège et de ses multiples disciplines. Le renforcement des horaires d'enseignement de la physique et de la chimie en classe de quatrième à la rentrée 1993 et en classe de troisième à la rentrée 1994 a pour but d'améliorer les conditions d'apprentissage de disciplines nouvelles, adaptées à des élèves plus âgés. Cette mesure doit permettre à l'enseignement des sciences physiques de développer les acquis des élèves dans les autres sciences expérimentales, en offrant des conditions d'approfondissement des connaissances. Compte tenu des délais pour mettre en oeuvre une mesure pédagogique, il était indispensable de prendre la décision relative à la physique et à la chimie avant la rentrée 1990 pour qu'elle prenne effet à la rentrée 1991. La qualité d'une formation scientifique dépend moins de l'accumulation des enseignements que de la cohérence des articulations des différentes sciences qui y concourent et des modalités d'apprentissage dans le temps. La réorganisation d'ensemble des sciences expérimentales est nécessaire si l'on veut que ces disciplines se développent et renforcent leur apport à la culture scientifique. Animés par les mêmes préoccupations, les autres pays européens ont choisi soit de privilégier une discipline (Belgique, Pays-Bas, Danemark) soit d'instaurer un champ disciplinaire intégrant physique, chimie, sciences naturelles (R.F.A., Espagne, Angleterre). Tous s'efforcent de répondre à la nécessité de tenir compte des capacités d'assimilation des enfants et des conditions dans lesquelles ils acquièrent des connaissances. La nation fait un effort sans précédent pour la formation comme en témoignent particulièrement les milliers de créations de postes dans l'enseignement secondaire pour les rentrées 1989, 1990 et 1991. Il importe que cet effort ait pour résultat d'offrir aux élèves l'enseignement le mieux adapté à leurs besoins de qualification et de formation. ; scientifique. Animés par les mêmes préoccupations, les autres pays européens ont choisi soit de privilégier une discipline (Belgique, Pays-Bas, Danemark) soit d'instaurer un champ disciplinaire intégrant physique, chimie, sciences naturelles (R.F.A., Espagne, Angleterre). Tous s'efforcent de répondre à la nécessité de tenir compte des capacités d'assimilation des enfants et des conditions dans lesquelles ils acquièrent des connaissances. La nation fait un effort sans précédent pour la formation comme en témoignent particulièrement les milliers de créations de postes dans l'enseignement secondaire pour les rentrées 1989, 1990 et 1991. Il importe que cet effort ait pour résultat d'offrir aux élèves l'enseignement le mieux adapté à leurs besoins de qualification et de formation.
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