Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 12/07/1990

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire la sourde inquiétude d'habitants de la région Rhône-Alpes et spécialement de la vallée du Rhône venant d'apprendre que le surgénérateur Superphénix de la centrale de Creys-Malville dont l'activité avait déjà dû être arrêtée en mai 1990, à cause d'une fuite de sodium, était de nouveau en arrêt à la suite d'incidents survenus début juillet dans le fonctionnement d'un alternateur. Il lui demande quelle est la cause de ce nouvel arrêt de la centrale de Creys-Malville et quelles informations il peut lui-même, ministre de l'industrie, transmettre sur l'absence de tout danger pour la population vivant à proximité de la centrale.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 15/11/1990

Réponse. - Les causes du nouvel arrêt de la centrale nucléaire de Creys-Malville peuvent être résumées comme suit. A partir du 10 juin, le taux d'impuretés (oxydes, hydrures...) du sodium du circuit primaire a augmenté, tout en restant dans des valeurs admises. Cette augmentation est normale et prévue : elle correspond à une faible pollution du sodium provoquée par les travaux effectués pendant l'arrêt qui avait précédé cette période de fonctionnement. Cependant, après le 20 juin, la mesure du taux d'impuretés a évolué plus rapidement en dépassant les valeurs admises, en même temps que les cartouches filtrantes assurant la purification du sodium se colmataient. Cette augmentation anormale correspondait à une oxydation du sodium provoquée par une entrée d'air qui s'était produite sur un compresseur défaillant. L'analyse des prélèvements physico-chimiques liés à la mesure du taux d'impuretés s'étant révélée délicate, l'exploitant n'a décidé d'arrêter le réacteur que le 3 juillet. La température du réacteur, après l'arrêt, a été maintenue à 250 °C de manière à ce que les impuretés restent dissoutes dans le sodium et ne se déposent pas sur les surfaces métalliques. L'exploitant a procédé en juillet au changement des cartouches de purification du sodium primaire, ce qui a permis de commencer la purification du sodium. Cette purification devrait se terminer vers la fin de l'année. Ce n'est qu'après que le service central de sûreté des installations nucléaires aura achevé l'instruction du dossier correspondant qu'une décision technique relative à un éventuel redémarrage pourra être prise. De façon plus générale, pour l'ensemble des installations nucléaires, le ministère de l'industrie et de l'aménagement du territoire veille à ce que les services indépendants placés sous son autorité exercent avec toute la rigueur souhaitable leur contrôle sur les exploitants.

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