Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 12/04/1990
M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire, chargé du tourisme, sur le tourisme rural. On estime que les 360 millions de touristes actuels dans le monde seront deux fois plus nombreux dans les prochaines décennies. La France détenait en 1987, 10 p. 100 en volume et 8 p. 100 en valeur du marché touristique mondial. Pour conserver cette part de marché, le tourisme en espace rural devra forcément se développer. Il lui demande quels moyens il compte prendre pour développer ce type de tourisme face au marché européen très concurrentiel des loisirs.
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Réponse du ministère : Tourisme publiée le 05/07/1990
Réponse. - Aussi bien pour maintenir une position dominante dans le tourisme international que pour répondre aux prévisions d'augmentation de la demande touristique, la France doit mieux valoriser l'une de ses spécificités : un espace rural important animé par des cultures locales, un patrimoine architectural et des activités agricoles diverses. Sous l'influence des visiteurs étrangers notamment, le tourisme en milieu rural change d'image. Souvent assimilé à des vacances familiales, peu coûteuses, simples voire monotones, le tourisme rural devient aujourd'hui synonyme de séjours actifs attirant des clientèles plus diverses, avides de liberté, de découvertes culturelles et d'activités physiques mais également plus exigeantes en matière de confort et d'environnement. Les actions menées depuis de longues années ont permis l'émergence et l'organisation de nombreuses formes d'hébergement spécifique (gîtes ruraux), de " produits " divers (randonnée pédestre ou équestre, tourisme fluvial) ou d'organisations territoriales capables de mobiliser les prestataires en place ou potentiels (pays d'accueil, par exemple). Ces actions ont permis à de nombreuses petites régions de trouver un nouvel équilibre économique et de maintenir des activités sociales locales. Cependant ces produits touristiques restent encore trop atomisés et hétérogènes, et donc souvent mal adaptés à l'intégration dans les circuits commerciaux touristiques. Les actions du ministère du tourisme s'orientent aujourd'hui autour de deux axes : affirmer les spécificités régionales du tourisme en espace rural, notamment dans la mise en oeuvre des contrats Etat-régions, conforter l'ensemble des partenaires concernés dans une approche économique en comblant les lacunes sur la connaissance des clientèles européennes par une analyse des besoins des touristes actuels ou potentiels, en poursuivant les actions de formation des divers prestataires du tourisme pour aboutir à une m eilleure professionnalisation, en favorisant le partenariat entre collectivités locales et professionnels, notamment par les pays d'accueil, et en proposant une démarche par filière, dont une définition de critères d'homogénéité des produits (labels) permettant une meilleure commercialisation, notamment en matière de découverte (nature, randonnées), de loisirs sportifs, de circuits culturels à thème, de pêche et de chasse.
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