Question de M. GOLLIET Jacques (Haute-Savoie - UC) publiée le 04/01/1990
M. Jacques Golliet attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, des transports et de la mer sur les conséquences des décisions prises par le conseil " transports " de la C.E.E. le 5 décembre dernier, aboutissant à une première étape de libéralisation du cabotage routier dans la C.E.E. à partir du 1er juillet 1990. Il rappelle que les transporteurs français avaient demandé que cette ouverture du marché ne se fasse pas sans qu'ils soient placés dans des conditions de concurrence supportables par rapport aux transporteurs étrangers, notamment par l'harmonisation de la fiscalité spécifique des carburants, les conditions de récupération de la T.V.A., la taxe sur les primes d'assurance, la réglementation des poids et dimensions et la législation sociale. Il constate que toutes ces mesures d'harmonisation devraient être prises impérativement avant l'ouverture du marché du 1er juillet prochain et souligne que les disparités actuelles dans les conditions de concurrence seraient particulièrement néfastes dans un département comme celui de la Haute-Savoie, par lequel transite une grande partie du trafic international transalpin. Il lui demande donc quelles mesures vont être prises pour régler ce problème dans les plus brefs délais.
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Réponse du ministère : Équipement publiée le 24/05/1990
Réponse. - L'adoption par le conseil " Transports " des Communautés européennes du 5 décembre 1989 d'une proposition de règlement instaurant une expérience de cabotage routier à compter du 1er juillet 1990 constitue une première étape de l'introduction de la liberté de prestation de services dans les transports routiers de marchandises. Cette décision, imposée par le Traité de Rome, est intervenue après plusieurs années de discussion au sein du conseil dans des conditions qui sauvegardent pour l'essentiel les intérêts français. En effet, le texte adopté prévoit la création d'un nombre limité d'autorisations de cabotage (15 000 valables deux mois pour les douze pays), tout en l'assortissant de dispositions permettant de réduire les éventuelles conséquences dommageables du cabotage pour les transporteurs français, grâce à une clause de sauvegarde géographique et à une clause destinée à éviter la concentration du cabotage dans un pays. Les délais écoulés depuis le début des discussions ont été mis à profit dans la Commaunauté pour réduire les disparités existant entre les entreprises des différents pays ; il convient de rappeler à cet égard : les directives communautaires des 27 avril et 18 juillet 1989 achevant de définir les normes de poids et dimensions des véhicules utilitaires susceptibles de circuler dans la C.E.E. et portant à 16,50 mètres la longueur des ensembles routiers ; le décret d'application en France de ce dernier texte a été publié au Journal officiel du 11 janvier 1990 ; la directive du 23 novembre 1988, qui a été adoptée en vue d'harmoniser les modalités et le volume des contrôles des temps de conduite et de repos des conducteurs routiers dans la Communauté. Le Gouvernement français s'est également efforcé, dans les domaines relevant de sa seule compétence, de mettre les transporteurs routiers français dans une situation concurrentielle satisfaisante : outre l'exonération des primes de responsabilité, accordée en 1989 dans le secteur des marchandises, le mouvement vers la déductibilité totale de la T.V.A. en 1992 s'est poursuivi puisqu'il représente, depuis le 1er janvier 1990, 80 p. 100 du montant de cette taxe. Actuellement la taxe intérieure sur les produits pétroliers pesant sur le gazole utilisé en France est d'un montant analogue à celui des accises payées par les transporteurs allemands et nettement inférieur à celui que doivent payer les Italiens et les Britanniques. La situation n'est pas dans l'ensemble défavorable aux transporteurs français ; un certain nombre d'actions d'harmonisation doivent néanmoins être poursuivies et le seront, notamment sur le plan communautaire : c'est dans cet esprit que la présidence française, lors du conseil " Transports " du 5 décembre dernier, a présenté un mémorandum détaillé en vue d'inciter la commission à faire rapidement des propositions intégrant la notion de temps de travail à la réglementation communautairede manière à aligner les conditions de concurrence des entreprises des douze pays de la Communauté. Un même souci d'amélioration de la productivité du transport, de la sécurité routière et des conditions de travail des conducteurs routiers continuera à animer la délégation française dans les discussions communautaires à venir sur les poids et dimensions des véhicules utilitaires. Si on considère le transport routier de marchandises entre la France et l'Italie, la situation étant nettement à l'avantage des transporteurs français, il est vraisemblable que ceux-ci ne subissent pas dans l'ensemble de discriminations sensibles par rapport à leurs collègues italiens ; on voit difficilement, dans ces conditions, en quoi la situation existante pourrait avoir des conséquences néfastes pour nos transporteurs. L'expérience limitée de cabotage, qui interviendra à compter du 1er juillet 1990, sera enfin observée avec la plus grande attention pendant la durée que le conseil lui a assignée, afin d'en tirer tous les enseignements utiles pour l'élaboration des règles à mettre en place par le conseil sur proposition de la commission au-delà du 31 décembre 1992. ; par rapport à leurs collègues italiens ; on voit difficilement, dans ces conditions, en quoi la situation existante pourrait avoir des conséquences néfastes pour nos transporteurs. L'expérience limitée de cabotage, qui interviendra à compter du 1er juillet 1990, sera enfin observée avec la plus grande attention pendant la durée que le conseil lui a assignée, afin d'en tirer tous les enseignements utiles pour l'élaboration des règles à mettre en place par le conseil sur proposition de la commission au-delà du 31 décembre 1992.
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