Question de M. LE GRAND Jean-François (Manche - RPR) publiée le 16/11/1989

M. Jean-François Le Grand attire l'attention de M. le Premier ministre sur les inquiétudes manifestées par de nombreuses familles d'anciens combattants en Indochine suite à l'intention manifestée par l'Unesco de célébrer à Paris, en 1990, le centième anniversaire de la naissance du président Hô Chi Minh. La conférence de l'Unesco recommande aux Etats membres de se joindre à la célébration du centième anniversaire de la naissance du président Hô Chi Minh en rendant hommage à sa mémoire par différentes manifestations destinées à faire connaître la grandeur de ses idéaux et de son action de libération nationale. Quel que soit le jugement que l'on puisse porter sur Hô Chi Minh, il n'est pas possible d'oublier les crimes contre l'humanité perpétrés sous son autorité, les exactions commises sur les blessés et personnes à la suite des combats, les persécutions des civils vietnamiens et autres atrocités commises en son nom. C'est pourquoi les Français ne peuvent accepter qu'une cérémonie en l'honneur de Hô Chi Minh se déroule à Paris, ce serait une insulte à l'armée française, à ses morts, à ses blessés ; ce serait un outrage aux réfugiés vietnamiens qui ont fui leur pays et à qui la France a redonné le goût de vivre dans la liberté. En conséquence, il lui demande s'il peut lui confirmer si cette commémoration doit bien avoir lieu à Paris et, dans ce cas, si la France envisage d'apporter un concours financier.

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Transmise au ministère : Affaires étrangères


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 15/03/1990

Réponse. - Comme le sait l'honorable parlementaire, la conférence générale de l'Unesco a adopté par consensus en novembre 1987, le principe de la célébration du centième anniversaire de la naissance de Nehru et d'Hô Chi Minh sans que les pays membres aient eu à se prononcer de manière explicite sur la tenue d'une telle cérémonie. Les pays de la Communauté, dont la France, ont à l'époque souligné le caractère politique que ne manquerait pas de revêtir la célébration de l'anniversaire de la naissance d'Hô Chi Minh et souhaité qu'à l'avenir ces manifestations soient réservées à la commémoration de personnalités culturelles. Il reste qu'il n'est évidemment plus possible de remettre en cause les décisions prises et qu'il ne peut être question non plus de contester le droit pour l'Unesco de procéder à cette célébration. S'agissant de la participation de notre pays à cette commémoration, elle ne saurait en tout état de cause être arrêtée avant que le Gouvernement ait reçu une invitation officielle à s'y associer. L'honorable parlementaire peut cependant d'ores et déjà être assuré que dans cette hypothèse, la décision du Gouvernement tiendra le plus grand compte des opinions et des sensibilités qui sont amenées à s'exprimer sur cette question.

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