Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 29/06/1989
M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, chargé de la formation professionnelle, sur le problème de l'illettrisme en France. En effet, selon une enquête nationale, plus d'un Français sur cinq est victime d'une forme d'" illettrisme " : mauvaise maîtrise de la lecture, de l'écriture, ou des deux simultanément. Ce phénomène étant particulièrement présent dans l'Est (35 p. 100), et le Nord (24,5 p. 100). Il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il compte prendre à l'encontre de ce problème.
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Réponse du ministère : Formation professionnelle publiée le 30/11/1989
Réponse. - Depuis 1985, des crédits déconcentrés spécifiques du Fonds de la formation professionnelle et de la promotion sociale sont délégués aux préfets de région pour leur permettre de financer des actions destinées à des publics jeunes et adultes illettrés ne pouvant s'inscrire dans les dispositifs courants de la formation du fait de leur bas niveau. Il faut noter que la dotation réservée à ces opérations est passée de 2 MF en 1985 à 12 MF en 1989. Sur le plan local, de très nombreuses régions ont constitué des groupes spécialisés à différents niveaux pour suivre les actions de formation mises en oeuvre et pour analyser leur pertinence par rapport aux besoins exprimés ou potentiels. Une attention particulière est portée sur la qualité de ces actions et sur le suivi social des stagiaires afin qu'ils exercent leurs nouvelles capacités de lecture et d'écrit. En 1988, environ 2 milliers de personnes ont bénéficié d'une action de formation, ce qui a représenté plus de 800 000 heures/stagiaires financées sur ces crédits spécifiques. Les bilans quantitatifs effectués dans les régions font apparaître deux grandes catégories d'actions : 1o Des actions de courte durée et souvent à temps partiel qui s'organisent sur un territoire donné (bassin d'emploi, zone rurale, quartier...). Leur objectif est de permettre aux intéressés de faire face aux situations courantes de communication écrite de la vie quotidienne. La pédagogie employée suppose un suivi souvent individualisé des stagiaires et l'utilisation d'outils pédagogiques faisant appel à l'enseignement assisté par ordinateur. 2° Des actions de plus longue durée relevant davantage d'une remise à niveau dans la perspective d'une insertion professionnelle ou l'accès à une préformation professionnelle. Ces stages s'articulent souvent avec d'autres mesures existantes pour les jeunes et les chômeurs. Pour accompagner cette politique, des stages de formation de formateurs ont également été financés. Dans de nombreux cas, les conseils régionaux et les collectivités locales apportent leur concours. En 1988, il faut souligner que toutes les régions ont été dotées de crédits pour lancer des actions liées à la lutte contre l'illettrisme. Les moyens mis en oeuvre pour lutter contre l'illettrisme ne se limitent pas à ceux qui viennent d'être rappelés. Dans chaque circulaire d'application des mesures prises pour la formation des jeunes et des chômeurs de longue durée, l'attention des services concernés au plan régional et départemental est attirée pour qu'ils prennent en compte les personnes les plus défavorisées et en situation d'illettrisme. C'est ainsi, par exemple, que la circulaire du 7 août 1987 sur la mise en oeuvre du programme de formation et d'aide à la réinsertion des demandeurs d'emploi de longue durée ou en difficulté comporte un chapitre entier consacré à ce sujet. Il est clairement indiqué que les stages E.N.E./C.L.D. pourrontêtre allongés pour répondre aux besoins spécifiques des chômeurs en situation d'illettrisme, les moyens financiers correspondants étant dégagés en liaison avec le conseil régional. Par ailleurs, la durée des stages d'insertion par l'alternance peut également être portée à huit mois pour les mêmes raisons. Pour les jeunes, les structures d'accueil comme les P.A.I.O. et les missions locales ont largement contribué à la lutte contre l'illettrisme en repérant, parmi les jeunes accueillis et orientés, ceux qui ne pouvaient pas accéder aux stages proposés sans une aide particulière préalable et en sollicitant les centres de formation pour qu'ils prennent en compte ces besoins dans leur programme pédagogique. Une expérimentation à l'apprentissage de la lecture a été conduite dans six ateliers pédagogiques personnalisés (A.P.P.). Cette opération a donné lieu à une évaluation très précise, qui ne laisse aucun doute sur l'intérêt de ce dispositif pour une partie du public illettré. Ainsi, le groupe permanent de lutte contre l'illettrisme et la délégation à la formation professionnelle travaillent actuellement à ouvrir plus largement à cette population des dispositifs de formation existants et destinés plus particulièrement aux bas niveau de qualification, tels S.P.E. renforcés, S.R.A. ou A.P.P. ci-dessus évoqués. Il faut également mentionner le nécessaire financement d'études, de moyens pédagogiques (E.A.O., Lucil) ainsi que de moyens de sensibilisation, notamment audiovisuels. Par ailleurs, plusieurs mesures nouvelles ont été mises en oeuvre en 1989 : a) un programme de formation de longue durée destiné à la formation d'agents de développement de la lutte contre l'illettrisme ; b) un approfondissement de la coopération entre les différents départements ministériels concernés. Un protocole d'accord formalise cette coopération avec le ministère de la défense. L'objectif est de former 5 000 jeunes appelés dès la première année. Dans le même esprit, un protocole d'accord est en cours d'élaboration avec le ministère de la justice ; c) enfin, une ouverture des grands programmes nationaux de formation aux personnes illettrées, les préfets de région étant invités à réserver au sein de ces programmes 10 p. 100 des places de stages à cette population. ; ces besoins dans leur programme pédagogique. Une expérimentation à l'apprentissage de la lecture a été conduite dans six ateliers pédagogiques personnalisés (A.P.P.). Cette opération a donné lieu à une évaluation très précise, qui ne laisse aucun doute sur l'intérêt de ce dispositif pour une partie du public illettré. Ainsi, le groupe permanent de lutte contre l'illettrisme et la délégation à la formation professionnelle travaillent actuellement à ouvrir plus largement à cette population des dispositifs de formation existants et destinés plus particulièrement aux bas niveau de qualification, tels S.P.E. renforcés, S.R.A. ou A.P.P. ci-dessus évoqués. Il faut également mentionner le nécessaire financement d'études, de moyens pédagogiques (E.A.O., Lucil) ainsi que de moyens de sensibilisation, notamment audiovisuels. Par ailleurs, plusieurs mesures nouvelles ont été mises en oeuvre en 1989 : a) un programme de formation de longue durée destiné à la formation d'agents de développement de la lutte contre l'illettrisme ; b) un approfondissement de la coopération entre les différents départements ministériels concernés. Un protocole d'accord formalise cette coopération avec le ministère de la défense. L'objectif est de former 5 000 jeunes appelés dès la première année. Dans le même esprit, un protocole d'accord est en cours d'élaboration avec le ministère de la justice ; c) enfin, une ouverture des grands programmes nationaux de formation aux personnes illettrées, les préfets de région étant invités à réserver au sein de ces programmes 10 p. 100 des places de stages à cette population.
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