Question de M. CAUCHON Jean (Eure-et-Loir - UC) publiée le 15/06/1989

M. Jean Cauchon appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur les travaux du 70e congrès national de l'enseignement public (P.E.P.P.), tenu en son absence à Lyon. Il lui demande la suite qu'il envisage de réserver aux propositions du président national de la P.E.P.P. à l'égard de l'apprentissage précoce des langues vivantes. Le président a notamment déclaré : " Il y a maintenant trente ans que des expériences sont menées en France dans ce domaine et elles ont été positives, pourquoi continuer à expérimenter alors que le temps presse ? ". Compte tenu que la France doit assumer prochainement la présidence du conseil des ministres de l'Europe, le président de la P.E.P.P. a proposé : " Pourquoi ne pas mettre en place un vaste programme d'échanges d'enseignants en vue de développer cet apprentissage avec des "native speakers ". Il lui demande de lui préciser la suite qu'il envisage de réserver à ces propositions.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 07/09/1989

Réponse. - L'expérimentation contrôlée de l'enseignement d'une langue vivante étrangère à l'école élémentaire a fait notamment l'objet de la circulaire n° 89-065 du 6 mars 1989 qui fixe les finalités et contenus de cet enseignement ainsi que les modalités de son organisation dès la rentrée scolaire 1989-1990. L'opération est destinée en priorité aux élèves de C.M. 1 ou de C.M. 2 et repose sur trois grands principes : offrir aux élèves le choix entre les langues vivantes enseignées au collège pour assurer la nécessaire continuité de l'apprentissage, d'où le choix des secteurs de collège comme unité territoriale d'expérimentation, parmi lesquels toutes les structures d'écoles (zones rurales, péri-urbaines ou urbaines) sont représentées ; recueillir, sur la base du volontariat, l'accord de tous les partenaires : enseignants des écoles et collèges concernés, parents, collectivités locales ; faire assurer l'enseignement par un personnel de qualité ayant reçu une formation complémentaire linguistique et pédagogique diversifiée (instituteurs, professeurs de collège, intervenants extérieurs). L'ensemble du dispositif comporte également une évaluation au cours et au terme de l'expérimentation, qui permettra de dégager les conditions d'une éventuelle généralisation de cet enseignement. Compte tenu des enjeux de l'introduction d'un enseignement de langue vivante à l'école élémentaire, qui se place dans une perspective d'ouverture européenne, il est en effet indispensable qu'une expérimentation nationale puisse être opérée et évaluée avant de procéder à une généralisation. Il importe de souligner que les expériences d'enseignement d'une langue vivante étrangère à l'école primaire ou maternelle engagées antérieurement à cette expérimentation constituent un phénomène restreint : elles concernent moins de 2,5 p. 100 des écoles, maternelles et primaires, publiques et privées, et environ 1,2 p. 100 des élèves de ces écoles qui se situent essentiellement en zone urbaine. En revanche, l'envergure du dispositif expérimental qui sera mis en place à la rentrée 1989 s'apprécie au regard d'un premier bilan quantitatif : l'expérimentation concernera 12,7 p. 100 des sites possibles (soit 635 sites), 9,7 p. 100 des écoles élémentaires et 11,5 p. 100 des élèves de C.M. 1-C.M. 2 (soit 145 000 enfants). Par ailleurs, une réflexion est engagée sur l'opportunité de procéder à des échanges d'enseignants avec les pays dont les langues sont enseignées dans le cadre de l'expérimentation, selon des modalités qui restent à définir.

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