Question de M. MADRELLE Philippe (Gironde - SOC) publiée le 15/06/1989

M. Philippe Madrelle appelle l'attention de M. le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale sur la situation particulièrement injuste qui est faite à de jeunes pharmaciens diplômés qui, passionnés par l'étude des plantes médicinales, sont tentés par l'herboristerie. Il lui rappelle qu'en 1945 il existait environ 4 500 herboristes et qu'il n'en existe plus aujourd'hui qu'une centaine ayant une moyenne d'âge de quatre-vingts ans. La perspective d'une disparition complète de la profession est en contradiction avec une tendance certaine et un recours massif aux médecines dites naturelles comme la phytothérapie et l'aromathérapie. La suppression, en 1941, par une loi du gouvernement de Vichy, du diplôme d'herboriste débouche sur une situation que l'on pourrait qualifier d'" ubuesque " : si un pharmacien n'a pas le droit de vendre des plantes médicinales dans une herboristerie, on peut se demander comment un pharmacien peut accoler le mot herboristerie à son enseigne alors que ne peuvent exercer dans les herboristeries que les herboristes diplômés. Plus souvent motivés par la passion des plantes médicinales que par l'appât du gain, les jeunes pharmaciens diplômés et peu fortunés souhaiteraient pouvoir répondre à une demande de plus en plus large. En conséquence, il lui demande s'il ne juge pas opportun d'envisager le rétablissement du diplôme d'herboriste ou bien des mesures permettant aux pharmaciens d'exercer dans des herboristeries.

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Réponse du ministère : Solidarité publiée le 12/10/1989

Réponse. - En raison de l'intérêt public pour les plantes, un décret du 15 juin 1975 autorise la vente libre de trente-quatre plantes médicinales ne présentant aucun danger pour la santé publique. Toutes les autres plantes médicinales relèvent du monopole pharmaceutique, en raison notamment des risques de toxicité qu'elles peuvent présenter. Elles ne peuvent donc être délivrées que par des pharmaciens ou des herboristes ayant obtenu leur diplôme avant 1941. Dans la mesure où les étudiants en pharmacie bénéficient d'un enseignement en botanique et en pharmacognosie qui leur assure un bon niveau de qualification pour la préparation, l'emploi et la dispensation des plantes médicinales, le rétablissement du diplôme d'herboriste n'est pas envisagé. Le réseau officinal présente toutes les garanties requises par la santé publique pour assurer la distribution des plantes médicinales sur l'ensemble du territoire dans des conditions satisfaisantes.

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